Et si je craquais pour du chocolat malgré mon diabète gestationnel ?

Chocolat et diabète gestationnel sont-ils compatibles ? À première vue, non… De manière générale, le chocolat est très riche en glucides (sucre) et en matières grasses de mauvaise qualité. Tout le contraire de ce que l’on recherche quand on est enceinte, que l’on doit maîtriser sa glycémie et manger sainement ! 

Toutefois, il y a de grandes différences d’un type de chocolat à l’autre. Le chocolat blanc et le chocolat au lait sont clairement à proscrire en cas de grossesse diabétique. Le chocolat noir, dès lors que sa teneur atteint au moins 70 % de cacao, peut être intégré – à petite dose – dans un régime spécial diabète gestationnel

Comme bien souvent avec le diabète de grossesse, l’organisme de chaque femme réagit différemment. Il faudra donc veiller à bien contrôler ses glycémies et à prendre quelques précautions avant de consommer du chocolat. Je vous dis tout !

Article complémentaire :
Comment intégrer le chocolat noir à son alimentation spécial diabète gestationnel ? 

Tablettes, barres chocolatées, assortiment de chocolats : que peut-on garder et que faut-il impérativement éliminer quand on est enceinte et diabétique ?  

Le chocolat : un monde en soi ! Hors grossesse, impossible de ne pas avoir dans son placard au moins l’une des gourmandises suivantes : 

  • biscuits enrobés de chocolat (KITKAT®,  GRANOLA®…) ;
  • pot de NUTELLA® plus ou moins gros ;
  • KINDER® en tout genre ;
  • tablettes de chocolat blanc, noir ou au lait ;
  • assortiments de ganaches et autres douceurs venus d’un bon chocolatier ;
  • tablettes de chocolat aromatisé, fourré ou associé à des ingrédients divers et variés (amandes, noisettes, écorces de fruit, riz soufflé, épices…).

Et je ne parle pas des fêtes de fin d’année et de leur déluge de LINDOR® et de RAFFAELO® !

>> Gâteau au chocolat et DG : ma technique infaillible pour les concilier 

Bon, maintenant que je vous ai bien fait saliver, il est temps de répondre à cette question : quel(s) type(s) de chocolat faut-il garder pendant sa grossesse avec un diabète, et que faut-il jeter ? 

Vous le savez certainement : dans le cadre d’un régime spécifique au diabète gestationnel, la consigne est d’éviter les aliments contenant des sucres ajoutés. Problème : dans la liste ci-dessus, la totalité des produits en contiennent, à l’exception du chocolat à 100 % de cacao… 

Toutefois, la quantité de sucre n’est pas du tout la même d’une référence à l’autre, et cela fera toute la différence pour vous et vos glycémies ! Un FERRERO ROCHER® est composé de près de 40 % de sucre, une barre chocolatée type MARS®, 62 % (le pompon !). Autant vous dire que ce type de produits, il faut le bannir jusqu’à la naissance de votre bébé.

À l’autre extrême, quelques carrés de chocolat noir à 85 % de cacao contiennent moins de 15 % de sucre. Autre bonne nouvelle : plus un chocolat est « chargé » en cacao, plus son index glycémique (IG) baisse. Et plus un index glycémique est faible, plus l’impact sur la glycémie se réduit… Un chocolat noir très corsé est donc acceptable même si vous êtes une femme enceinte avec une hygerglycémie. Il y a quand même quelques règles à respecter… Nous verrons cela dans la suite de l’article. 

Si je résume : manger du chocolat quand on a un diabète de grossesse, cela reste possible, à condition d’éliminer d’entrée les produits contenant trop de sucres ajoutés et pas assez de cacao. Il faut donc écarter de votre alimentation les barres chocolatées, les assortiments et autres « créations » à base de chocolat qui pullulent au rayon confiseries des supermarchés. En d’autres termes, recentrez-vous sur les tablettes classiques ! 

Blanc, au lait ou noir : bien choisir son chocolat

Le choix reste vaste me direz-vous ! Voyons donc les ingrédients, l’index glycémique et les teneurs en glucides (et lipides tant qu’on y est !) des différents chocolats en tablette. Et là, on va tout de suite comprendre quel chocolat est acceptable, et quels chocolats ne le sont pas ! 

En quoi le chocolat noir est-il différent du chocolat blanc et du chocolat au lait ? 

Le point commun de toutes les tablettes de chocolat (blanc, au lait, noir), qu’elles soient issues de l’industrie alimentaire ou du chocolatier artisanal du coin de la rue, est la présence d’une quantité minimum d’ingrédient(s) issu(s) de la fève de cacao. Le chocolat noir se distingue par sa teneur élevée en poudre de cacao, comme on l’a vu. 

→ En ce qui concerne le chocolat blanc, il faut que la teneur en beurre de cacao soit supérieure à 20 % (il n’y a pas de poudre de cacao dans ce type de chocolat, uniquement du « gras » provenant de la fève). Cet aliment est essentiellement constitué de matière grasse et de lait, avec en plus un fort ajout en sucre. 

→ Pour obtenir la dénomination « chocolat au lait », le produit doit atteindre une teneur en matière sèche de cacao supérieure à 25 %. 

→ Pour le chocolat noir, la teneur en cacao doit dépasser 43 %. Il existe toute une gamme de tablettes, chacune correspondant à une teneur précise en cacao : chocolat noir à 65 % de cacao, 70 %, etc. jusqu’à 100 %. 

Les ingrédients, l’index glycémique et les valeurs nutritionnelles des différentes tablettes de chocolat

Le chocolat blanc

Ingrédients : sucre, beurre de cacao, poudre de lait, lactose, émulsifiant (lécithine de soja), arôme naturel de vanille de Madagascar.

Index glycémique : 60

Que remarque-t-on ? Le sucre est le premier ingrédient de la liste, c’est-à-dire l’ingrédient principal de ce chocolat. Ce n’est pas une très bonne nouvelle pour nous qui devons justement limiter les sucres ! De plus, l’index glycémique est assez élevé. 

Valeurs nutritionnelles pour 100 g de produit :

glucides : 57,1 g, dont 56 g de sucre

lipides : 34,2 g

acides gras saturés : 21,3 g

acides gras insaturés : 11,26 g

Conclusion : les sucres représentent plus de la moitié du produit, le reste étant pour l’essentiel de la matière grasse, dont en majorité des acides gras saturés, mauvais pour le système cardio-vasculaire. Le bilan n’est donc pas très glorieux…

Le chocolat blanc, on fait l’impasse !

Le chocolat au lait

Ingrédients : sucre, beurre de cacao, poudre de lait, pâte de cacao, lactose, poudre de lait écrémé, émulsifiant (lécithine de soja), extrait de malt d’orge, arôme (vanille).

Index glycémique : 45

Aïe, là aussi, sucre et gras composent l’essentiel du produit. L’index glycémique est toutefois meilleur. 

Valeurs nutritionnelles pour 100 g de produit :

glucides : 55,6 g, dont 53,1 g de sucre

lipides : 30,8 g

acides gras saturés : 18,7 g

acides gras insaturés : 10,55 g

Le bilan n’est guère meilleur n’est-ce pas ? 

Alors on jette aussi !

Le chocolat noir à moins de 70 % de cacao

Ingrédients : pâte de cacao, sucre, beurre de cacao, émulsifiant (lécithine de soja), arôme.

Index glycémique : entre 22 et 45 suivant la teneur en cacao

Valeurs nutritionnelles pour 100 g de produit :

glucides : 42,9 g, dont 38,3 g de sucre

lipides : 33,8 g

acides gras saturés : 22,5 g

acides gras insaturés : 10,31 g

Il y a nettement moins de sucres mais les valeurs sont toujours très élevées. On reste par ailleurs sur un aliment très gras, avec toujours un ratio défavorable entre bonnes et mauvaises graisses.

Le chocolat noir à 70 % de cacao minimum

Ingrédients : pâte de cacao, cacao maigre, beurre de cacao, cassonade, vanille.

Index glycémique : 22 ou moins

Le sucre recule enfin nettement dans la composition ! C’est désormais le quatrième ingrédient par ordre d’importance. En plus, l’IG est bas : enfin des bonnes nouvelles ! 

Valeurs nutritionnelles pour 100 g de produit :

glucides : 26,9 g, dont 17,9 g de sucre

lipides : 46,3 g

acides gras saturés : 28,7 g

acides gras insaturés : 15,46 g

C’est confirmé, la concentration en sucres chute ! Cette baisse se fait toutefois au profit des lipides, qui constituent presque la moitié du produit. 

Conclusion : ce type de chocolat doit être le seul à intégrer une alimentation antidiabète car c’est celui qui aura l’impact le moins important sur votre taux de glucose sanguin. De plus, c’est le plus riche en cacao. Or, le cacao renferme des polyphénols, de puissantes molécules antioxydantes, ainsi qu’une grande quantité de magnésium, un minéral essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. 

Restez toutefois vigilante si vous souffrez d’un diabète gestationnel : il faudra le consommer avec parcimonie car sa teneur en sucre n’est quand même pas négligeable ! Et si vous êtes en surpoids, ayez la main encore plus légère car le chocolat noir est particulièrement calorique.  

Consommation de chocolat pendant la grossesse : mon bilan personnel

Je ne vais pas vous mentir : pendant mes sept mois de régime réduit en glucides, j’ai mangé du chocolat noir plusieurs fois par semaine, à raison d’un ou deux carreaux à chaque fois, sans que cela ne provoque de pic glycémique (sauf à de rares exceptions). Je consommais uniquement du chocolat noir en tablette à 85 % ou 90 % de cacao. Bon, je l’avoue, à Noël j’ai pris en dessert, deux ou trois fois, un « bonbon de chocolat ». Il s’agissait d’une amande enrobée de chocolat noir. Je me suis également fait un petit plaisir, deux fois, en préparant un vrai gâteau au chocolat, que j’ai dégusté sans culpabiliser ! Cerise sur le gâteau : ma glycémie était bonne après !

>> Recette du gâteau au chocolat qui n’a pas fait exploser ma glycémie ! 

Voici ce qu’il faut retenir : plus un chocolat est riche en cacao, moins il contient de sucres ajoutés et plus son index glycémique est faible. Donc c’est vraiment vers les tablettes à forte concentration en cacao qu’il faut aller. De plus, c’est la poudre de cacao qui apporte tous les bienfaits au chocolat grâce à ses polyphénols et ses minéraux. Sachez que le chocolat blanc ne contient pas de poudre de cacao ! Dans ce type de chocolat, le seul ingrédient issu de la fève de cacao est le beurre, qui est la matière grasse obtenue lorsque l’on presse la fève. Définitivement, le chocolat blanc n’a aucun intérêt. Si vous adorez ça, réservez-le pour un petit plaisir d’après-grossesse ! Emmenez-en une tablette lorsque vous partez à la maternité et régalez-vous de quelques carrés après la naissance de bébé, vous l’aurez bien mérité !  

Déguster un ou deux carreaux au bon moment de la journée pour éviter un pic de la glycémie

Le chocolat fait partie des petits plaisirs gourmands que l’on aime s’offrir en cas de fringale ou de petit creux. Donc, habituellement, on grignote quelques carrés de manière isolée, en matinée ou au cours de l’après-midi, voire le soir devant la télé après le dîner. Lorsque l’on est enceinte et que l’on doit contrôler sa glycémie, il faut changer cette habitude. En effet, si vous le mangez seul, votre taux de sucre dans le sang a toutes les chances de faire un bond, car rien ne viendra compenser l’ingestion des sucres. La seule manière d’éviter un pic glycémique est de prendre votre chocolat à la fin d’un repas pauvre en glucides. Ainsi, il viendra se mêler aux macro-nutriments des autres aliments (protéines, lipides), ce qui atténuera son impact. 

S’il y a vraiment une chose que j’ai apprise au cours de mon régime antidiabète quand j’étais enceinte, c’est cela : plus les produits sucrés sont mélangés à d’autres types d’aliments (légumes, poisson, viande, laitages, etc.) plus leur « puissance glycémique » diminue. 

Chocolat et diabète gestationnel : opter pour le sans sucres ajoutés est-il intéressant pour une femme enceinte au régime ?

Vous avez peut-être déjà pensé à cette alternative : le chocolat sans sucres ajoutés. Peut-être même l’avez-vous testé (n’hésitez d’ailleurs pas à poster votre avis sur ce type de produits en commentaire !). Pour ma part, je ne considère pas cela comme une solution à adopter. Les sucres ajoutés sont remplacés par des polyols, des additifs alimentaires plus ou moins bien tolérés au niveau digestif (bonjour les ballonnements !). À haute dose, leurs effets laxatifs ont été démontrés. D’un autre côté, il est clair que l’impact sur la glycémie sera effectivement réduit, car une grande partie, voire tous les sucres, sont en effet remplacés par ces édulcorants, qui eux ne feront pas monter votre taux.

Il existe des tablettes de chocolat avec des polyols (du maltitol généralement) aussi bien pour les versions “au lait” que “noir”. Le packaging met bien souvent en avant des arguments santé destinés à vous faire craquer. Alors que faire ? Pour que vous y voyiez plus clair, examinons une tablette de chocolat au lait et une tablette de chocolat noir contenant toutes deux des édulcorants. 

Le chocolat au lait avec édulcorant

Ingrédients d’une tablette proposée par une marque qui porte haut les couleurs de l’alimentation saine : maltitols, lait écrémé en poudre (20 %), beurre de cacao, inuline, pâte de cacao, matière grasse laitière, pâte de noisette, émulsifiant (lécithines de soja), arôme naturel.

Valeurs nutritionnelles pour 100 g de produit :

glucides : 42 g, dont 11 g de sucre et 27 g de polyols  

lipides : 32 g

acides gras saturés : 19 g

À la lecture des ingrédients, on remarque sans surprise que le sucre a disparu au profit des maltitols. Toutefois, lorsque l’on se penche sur les valeurs nutritionnelles, surprise : les sucres sont en réalité toujours présents, et en quantité non négligeable ! De plus, la quantité de lipides est légèrement plus importante que dans la tablette traditionnelle, avec une concentration toujours forte de « mauvais gras ». Bref, on est sur un produit très riche, ultra-transformé et qui n’est pas exempt de sucres. Le bilan n’est guère meilleur que celui du chocolat au lait classique. Et que dire de la saveur ! J’ai testé l’un de ces chocolats au lait sans sucres ajoutés et honnêtement, j’ai été déçue. Je n’ai pas retrouvé le goût subtil de chocolat crémeux des tablettes classiques. Donc pour moi, le compte n’y est pas ! 

Le chocolat noir avec édulcorant

Voyons maintenant un chocolat à 70 % de cacao sans sucres ajoutés d’une grande marque présente en supermarché. 

Ingrédients : pâte de cacao, édulcorant (maltitol), beurre de cacao, cacao maigre en poudre, arôme, émulsifiant (lécithine de soja), lait écrémé en poudre.

Valeurs nutritionnelles pour 100 g de produit :

glucides : 33 g, dont 0,4 g de sucre et 29 g de polyols

lipides : 42,5 g

acides gras saturés : 27,5 g

Les bons points : avec ce chocolat, on profite des atouts du cacao puisqu’il compose 70 % du produit. De plus, le sucre apparaît enfin drastiquement réduit ! Les mauvais points : une grande quantité de polyols. Et bien sûr, ce chocolat est certes moins sucré mais pas moins gras ! 

En conclusion, si vous devez vous laisser tenter par du chocolat aux polyols, privilégiez là aussi le chocolat noir, mais cela doit selon moi rester exceptionnel. Je vous encouragerais plutôt à opter pour une alimentation plus naturelle, en dégustant un ou deux carrés de chocolat noir traditionnel à forte concentration en cacao ou, pour une occasion particulière, en confectionnant un gâteau au chocolat maison avec un chocolat de qualité ! En plus, quel bonheur de retrouver ces délicieuses effluves de chocolat qui parfument toute la cuisine pendant la préparation et la cuisson !

Voilà, je crois que je fais le tour de la question « diabète gestationnel et chocolat » ! N’hésitez pas à poser vos questions et faire part de vos remarques en commentaire !

Articles complémentaires :

Gâteau au chocolat et diabète gestationnel : ma technique infaillible pour les associer + recette
DG et chocolat noir : les règles à respecter pour éviter un pic de glycémie
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2 réflexions au sujet de “Et si je craquais pour du chocolat malgré mon diabète gestationnel ?”

  1. Arrêtez de raconter des conneries le maltitol est très bon, on a une boutique de chocolats où on vend des chocolats au maltitol. Notre clientèle diabétique est maintenant habitué à revenir en chercher. Et ma sage-femme m’a dit qu’on recommandait souvent des barre chocolaté ovomaltine pour le malt pour avoir du bon lait. Donc le chocolat au maltitol est très bon.

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    • Alors, je n’ai pas dit que le maltitol était très mauvais. Pour le chocolat au lait, je dis simplement qu’il y a toujours du sucre et du gras dans ce type de chocolat (c’est marqué sur la boîte, je n’y peux pas grand chose). Pour la question du goût, je n’ai pas non plus dit que c’était très mauvais, j’ai simplement été déçue et c’est un avis personnel. Enfin, quand je conclus « le compte n’y est pas », je compare avec le chocolat classique et, une fois de plus, je dis bien « pour moi ». Chacun se fait son avis.
      Concernant le chocolat noir, je n’ai pas non plus dit que c’était très mauvais et ne me suis absolument pas permis de l’interdire à un diabétique, d’ailleurs je dis bien qu’il est beaucoup moins sucré !
      Par ailleurs, je ne comprends pas le rapport entre le maltitol et les barres Ovomaltine.

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