Le déclenchement de l’accouchement à 38 SA en cas de diabète gestationnel n’est pas rare. Si les protocoles peuvent varier d’une maternité à l’autre, quelques critères reviennent à chaque fois dans la décision de déclencher la naissance du bébé lorsque la maman souffre d’un diabète de grossesse.
Cette perspective fait parfois peur. Personnellement, j’ai effectivement été déclenchée à 38 semaines d’aménorrhée. Mon accouchement a été plus long qu’une délivrance classique, car il a fallu faire maturer le col. Toutefois, sur un col favorable, une naissance provoquée peut aller assez vite.
Pourquoi le déclenchement à 38 SA est parfois nécessaire quand la mère a un diabète gestationnel ?
Le but du déclenchement à 38 semaines d’aménorrhée est de garantir la bonne santé du bébé. Cela signifie entre autres : éviter d’accoucher d’un bébé macrosome (autrement dit : d’un très gros bébé), éviter que le nouveau-né fasse des hypoglycémies ou encore éviter un dérèglement brutal du diabète, qui mènerait à des glycémies ingérables.
En général, le déclenchement à 38 SA dans le cadre d’un diabète pendant la grossesse est proposé par l’équipe médicale (je ne pense pas qu’il puisse être imposé à la maman) dans l’un des cas suivants (qui peuvent se cumuler) :
- le diabète n’est pas équilibré : hyperglycémies trop fréquentes et/ou alternance d’hypoglycémies et d’hyperglycémies ;
- la maman est traitée par insuline (mon cas !) ;
- il y a des problèmes de santé associés, comme de l’hypertension artérielle ou une pré-éclampsie (pathologie associant hypertension et présence de protéines dans les urines).
Déclenchement de l’accouchement à 38 SA dans un contexte de grossesse diabétique : mon expérience
Je souffre d’un diabète particulier : le MODY 2, un diabète génétique rare. Durant ma grossesse et si je résume, il a été traité comme un diabète gestationnel. À partir du début de mon 7e mois de grossesse, mon endocrinologue a instauré une insulinothérapie. Au début j’avais de l’insuline rapide le soir, puis ensuite aussi à midi, quelque temps après de l’insuline lente en plus… Bref, rapidement, je me faisais cinq injections par jour.
L’équipe de diabétos qui me suivait trouvait mes glycémies OK et l’écho du troisième trimestre était bonne : bébé allait bien et son rythme de croissance comme de prise de poids avait nettement baissé. Pour autant, du simple fait que je prenais de l’insuline, le gynéco souhaitait un déclenchement, à 38 ou 39 SA. Il se trouve que j’ai fait une dernière écho à 36 SA et là, bizarrement, les courbes de croissance et de poids étaient remontées en flèche ! Les endrocinologues ne comprenaient pas, évoquant même une erreur de mesure. Cela a malgré tout conduit l’équipe de la maternité à planifier un déclenchement à 38 SA, sur un col pas du tout favorable.
La maturation du col est passée par la pose d’un ballonnet pendant 24 heures. Résultat : un col ouvert à deux doigts, pas mal mais pas fou fou non plus. La sage-femme voulait que l’on enchaîne avec la pose d’un deuxième ballonnet pour 24 h de plus. Je n’ai pas voulu (je suis épileptique et au vu de la nervosité et de la fatigue accumulées depuis des mois, je n’étais pas à l’abri d’une crise, aux conséquences potentiellement très graves pour le bébé).
La sage-femme en a discuté avec le médecin. Ce dernier a accepté qu’on passe au déclenchement proprement dit, sur un col quand même jugé favorable. L’anesthésiste m’a tout de suite posé de la péridurale puis les injections d’ocytocine ont commencé.
Aucun effet sur le bébé, qui avait envie de rester là où il était… Environ cinq heures après le début des injections, l’équipe a conclu que le déclenchement ne fonctionnerait pas. J’ai donc accouché par césarienne, et ce 33 heures après la pose du ballonnet.
Voilà voilà… J’en garde malgré tout un bon souvenir, car l’équipe était rassurante et m’a bien encadrée. Mon fils pesait 3,030 kg (soit moins que son poids supposé à 36 SA… Il y avait donc bien eu surestimation lors de l’échographie) ; il n’a pas fait d’hypoglycémies et se portait très bien.
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