Dessert et diabète gestationnel : mode d’emploi 

Se priver de dessert, d’un vrai dessert, comme une part de tarte ou de gâteau : certainement l’une des choses les plus dures à accepter lorsque l’on souffre d’un diabète gestationnel. J’ai toutefois pu constater que d’un protocole à l’autre, d’une maternité à l’autre, l’approche varie. On m’avait d’emblée interdit tout dessert. À la place, je devais prendre une collation comprenant un fruit. D’autres femmes enceintes avec un diabète ont droit à un repas plaisir par semaine, donc sont autorisées à intégrer au menu un produit sucré. Reste que dans la plupart des cas, le déjeuner et le dîner doivent se terminer par un fruit ou une compote sans sucre ajouté, et rien d’autre. Sauf que… Après 58 repas, on n’en peut plus. Alors que faire ? Voici mes réponses !

Dessert et diabète gestationnel : la théorie

Il existe deux schémas dans la prise en charge du diabète gestationnel sur le plan de l’alimentation. 

Schéma 1 : pas de fractionnement des repas. Dans ce cas, le déjeuner et le dîner se terminent par un produit laitier puis un fruit ou, éventuellement, par une compote sans sucre ajouté. Les protocoles les plus souples laissent la place à un repas plaisir par semaine, comme je l’ai dit. 

Schéma 2 : fractionnement des repas. Dans ce cas, il n’y a carrément plus de dessert. Le déjeuner et le dîner se composent d’une entrée et d’un plat, point.

Conclusion : le rééquilibrage alimentaire imposé en cas de diabète de grossesse exclut les desserts tels qu’on les entend : crèmes desserts (flan, crème caramel, crème au chocolat…), pâtisseries en tout genre et entremets. 

Je suis donc censée vous dire : « Mesdames, pas de dessert pour vous jusqu’à l’accouchement ! »

Mais non, ce n’est pas ce que je vais vous dire…

Dessert en cas de diabète de grossesse : la pratique

Dans la vraie vie, un régime suppose des écarts. Et un écart, c’est bien souvent un dessert. S’accorder un plaisir sucré en fin de repas, de manière occasionnelle, et – très important – si le diabète est équilibré, c’est tout simplement humain. On ne peut pas tenir sur la durée sans s’écarter des règles, légèrement, de temps en temps. En tout cas, personnellement je n’y crois pas.

D’autant qu’il est rare de ne pas compter, au cours de sa grossesse, un événement ou deux qui impliquent un petit craquage : anniversaire, fêtes de fin d’année, week-end entre amis, vacances, etc. Dans ces moments-là, oui, craquez sans culpabiliser ! Mais attention hein ! Ne craquez pas à tous les repas du 24 décembre au 1er janvier, ni tous les jours entre votre arrivée et votre départ de votre lieu de villégiature, même si les glaces et les chichis vous font de l’œil. 

Pour éviter un pic de glycémie, je vous conseille d’alléger la part de féculents prise au cours du repas. Cela compensera (un peu) le sucre et les autres glucides (issus de la farine si vous prenez une part de gâteau ou de tarte) de votre dessert. 

Terminer le repas avec un aliment sucré pendant une grossesse diabétique : quel impact sur la glycémie ? Exemple avec mes taux

Alors, mon parcours de diabétique pendant la grossesse a été quelque peu sinueux. Les médecins ont diagnostiqué un diabète gestationnel à 5 SA, à la suite de quoi j’ai suivi un régime ultra-strict pendant deux semaines. Ensuite direction hôpital car mes taux n’étaient toujours pas suffisamment bas. Et là, changement de discours : je n’ai plus de diabète gestationnel mais un diabète rare, appelé MODY 2, dont la prise en charge est légèrement différente (tout du moins en début de grossesse). Pendant trois mois, j’ai suivi un régime un peu moins restrictif. J’étais malgré tout sous surveillance hebdomadaire, comme vous certainement. 

Bref… Tout cela pour dire qu’occasionnellement je me suis autorisé un dessert. 

Exemple 1

Repas de midi avec :

  1. ½ avocat, parmesan, 1 œuf dur, noix de macadamia, huile d’olive, épices, 1 tranche de pain complet 
  2. Croissant avec un thé noir léger 

Glycémie postprandiale : 1.42 g/L, et bim !

Commentaire : ce repas est déséquilibré et pas assez fourni. Il n’y a pas suffisamment de protéines (1 œuf, c’est trop peu) et surtout pas assez de légumes, ce qui a largement contribué à faire monter la glycémie. 

Exemple 2

Dîner de réveillon fourni par un traiteur :

  1. Homard + chutney de mangue (oui, je me suis fait plaisir…)
  2. Haricots verts + filet de bœuf + sauce aux champignons + petite part de risotto
  3. 1 part de gâteau chocolat / praliné 

Glycémie postprandiale : 1.11 g/L.

Là on est bon ! Malgré le chutney et le risotto, le dessert est passé. Ici on a un repas copieux, avec notamment une viande en sauce et une autre source de protéines avec le homard. Cela noie les glucides donc la glycémie augmente moins et plus doucement. Notez aussi qu’il n’y a pas de pain et que les légumes verts sont parfaits dans un repas « antidiabète ». Malgré tout, je vous l’avoue, je ne m’attendais pas à une glycémie aussi basse.

Exemple 3

Dîner :

  1. Noix de cajou 
  2. Plat de poisson cuisiné au Thermomix : cabillaud (environ 170 g) + champignons de Paris avec sauce au beurre ail / persil + carottes
  3. Gâteau au chocolat Thermomix. Soit : 55 g de chocolat à 71% de cacao (1/2 tablette !) + 35 g de beurre + 7,5 g de farine + 25 g de sucre + 1,5 œuf 

Glycémie postprandiale : 1.20 g/L.

Pas mal du tout ! Là aussi, encore de la sauce et une belle part de protéines. C’est un repas gras (les noix de cajou sont riches en matières grasses, ensuite on a la sauce au beurre et enfin le beurre dans le gâteau). Cela aussi aide à bien noyer les glucides ! En outre, il n’y a pas de féculents dans le plat, ce qui enlève une énorme source de glucides.

Vous le voyez, ce qui compte, c’est la composition de l’ensemble du repas 🙂

IMPORTANT : ces taux sont des exemples. Vous n’auriez peut-être pas obtenu les mêmes. Ce qu’il faut regarder, c’est la tendance à la hausse ou à la baisse selon la composition du repas.

Quels desserts privilégier en cas de diabète enceinte ?

Pour moi, il n’y a pas de dessert à privilégier plus qu’un autre, dès lors qu’on part du principe que dessert = écart, ce qui est mon cas. Offrez-vous votre dessert préféré ! Prenez soin, comme je l’ai dit précédemment, de réduire un peu la quantité de féculents du repas et intégrez des protéines, des légumes, le tout arrosé d’huile d’olive ou d’une sauce. Et ne vous goinfrez pas non plus ! Une part de gâteau oui, deux, non 😉

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