Diabète gestationnel : à partir de quel taux est-on mise sous insuline ? Exemple avec mes tableaux de glycémie

Lorsque l’on souffre d’un diabète gestationnel, l’insuline est instaurée à partir de quel taux ? Cette question, toutes les femmes enceintes qui suivent un régime antidiabète se la posent à un moment ou à un autre. En effet, quand les mesures diététiques ne fonctionnent pas ou plus, il faut aider le pancréas à faire son travail et s’injecter de l’insuline lente et/ou rapide. C’est la seule manière de faire descendre les glycémies sous les valeurs cibles.

Or, cette hormone qui permet de réguler le taux de sucre sanguin fait peur. Eh bien écoutez, je me suis piquée cinq fois par jour pendant près de deux mois, et mon bébé se portait divinement bien à la naissance ! 

Dans cet article, je vous donne les taux qui ont déclenché l’insulinothérapie lorsque j’étais enceinte

Diabète gestationnel : insuline ou pas ? 

Une petite mise au point pour commencer… et vous rassurer 🙂 

Grossesse et insuline sont tout à fait compatibles. N’ayez pas peur des conséquences des injections d’insuline sur le fœtus. Les médecins m’ont répété qu’il n’y avait aucun effet secondaire, qu’il s’agisse de l’insuline lente ou de l’insuline rapide. Cette hormone ne passe pas la barrière placentaire. Je ne me suis donc pas du tout inquiétée, et j’ai bien fait 🙂 Pourtant, croyez-moi, je suis une grosse stressée de nature ! 

Ce qu’il faut voir en fait, c’est le soulagement que le traitement procure lorsque l’on a un diabète gestationnel : enfin vous avez le droit de manger du sucre ! Les aliments interdits deviennent en partie tolérés, les fringales apaisées et la sensation de faim, beaucoup moins présente. 

Quand j’ai retrouvé ma baguette fraîche, le petit croissant du dimanche matin, franchement, j’en aurais presque pleuré ! 

Et bien sûr, l’autre bénéfice, c’est que l’insulinothérapie permet d’équilibrer le diabète de grossesse, et c’est bien ça l’objectif ultime, car c’est la garantie que votre bébé ne grossira pas trop et se portera bien 🙂 

Quand passe-t-on à l’insuline pour un diabète gestationnel ? 

À cette question, j’ai envie de vous répondre : dès que ça déconne ! Qu’est-ce que j’entends par là ? Eh bien que vos glycémies sont quasiment toutes au-dessus des seuils suivants, malgré le suivi du régime à la lettre :

  • 0,95 g/L avant les repas ;
  • 1,20 g/L deux heures après les repas.

Une hyperglycémie constante ou quasi-constante pendant la grossesse entraîne une croissance excessive du fœtus. Conséquences possibles : un bébé macrosome à la naissance (pois supérieur à 4 kg), ce qui peut entraîner un accouchement difficile, voire une césarienne. Pour éviter ces complications, l’équipe soignante décide souvent de déclencher l’accouchement à 38 ou 39 SA.  

Deuxième cas de figure : vous alternez hypoglycémies et hyperglycémies. C’est ce que mon gynéco appelait les glycémies yoyo. Il me disait : c’est cela que le bébé n”aime pas, donc il faut éviter. Résultat : il convient de stabiliser la courbe glycémique avec des injections d’insuline.

Diabète gestationnel : à partir de quel taux est-on mise sous insuline ? | Les tableaux qui ont déclenché mon traitement

Précision importante : il ne s’agit ici que de mon exemple, de mon histoire. L’instauration d’une insulinothérapie se fait au cas par cas. 

Ce n’est pas un seul taux qui compte, mais une série de glycémies trop élevées. Combien ? Quelles sont exactement ces valeurs ? Cela reste à l’appréciation de chaque médecin, et je ne suis pas médecin. En revanche, je peux vous communiquer les mesures de glycémie qui, dans mon cas, ont conduit à la décision de mise sous insuline. Je surligne les hyperglycémies. 

matin au lever2h après le petit déjeuneravant le déjeuner2h après le déjeuneravant le dîner2h après le dîner
0.98 g/L1.07 g/L 0.96 g/L 1.33 g/L 1.02 g/L 1.13 g/L 
0.91 g/L1.25 g/L0.94 g/L 1.07 g/L 1.01 g/L  1.29 g/L  
1.00 g/L*1.61 g/L*0.97 g/L *1.49 g/L* 0.94 g/L  1.40 g/L  
0.89 g/L0.79 g/L 1.00 g/L 1.23 g/L 1.02 g/L  1.35 g/L  
0.94 g/L1.03 g/L 0.96 g/L 1.17 g/L 0.82 g/L  1.16 g/L  
0.96  g/L1.02 g/L 1.05 g/L 1.06 g/L 0.79 g/L  1.13 g/L  
0.89 g/L1.08 g/L 0.92 g/L 1.47 g/L 0.77 g/L  1.23 g/L  
0.99 g/L1.13 g/L 1.01 g/L *1.63 g/L* 1.03 g/L  1.29 g/L  
1.05 g/L1.06 g/L 0.97 g/L 1.47 g/L 0.94 g/L  1.19 g/L  

Vous voyez, il y a un paquet d’hyperglycémies ! Avec deux pics à plus de 1,60 g/L. 

Diabète gestationnel – 8 SA : mon hospitalisation pour être mise sous insuline 

J’étais alors dans mon deuxième mois de grossesse. À la suite de ces chiffres, l’endocrinologue m’a fait hospitaliser. 

Pas d’affolement, l’hospitalisation sert deux objectifs :

  • déterminer quelle dose et quel type d’insuline convient (il existe de l’insuline à effet lent et de l’insuline à effet rapide) ;
  • apprendre à se faire soi-même les injections d’insuline.

Alors… Mon cas s’est très vite révélé un peu particulier… Le soir même de mon entrée à l’hôpital, l’équipe médicale a décidé de ne pas instaurer le traitement (non, ne partez pas, j’en ai finalement pris pendant tout le troisième trimestre, je vous en parle juste après !).

Je suis pourtant restée à l’hôpital cinq jours, le temps que les médecins posent un nouveau diagnostic. Il se trouve que je souffrais en réalité (et souffre toujours) d’un diabète très rare, transmis génétiquement (MODY 2). 

Or, celui-ci s’avère plus complexe à gérer qu’un diabète de grossesse classique et le recours à l’insuline ne s’imposait pas à ce stade. En effet, tant que l’on ne sait pas si le bébé a hérité du gène malade ou pas, une légère hyperglycémie est tolérée (je vous passe les détails scientifiques). Mais si j’avais bel et bien eu un DG, oui, j’aurais été mise sous insuline. 

J’ai continué mon régime et mes glycémies se sont améliorées naturellement au deuxième trimestre (tout en restant légèrement au-dessus des seuils). 

Les glycémies qui ont déclenché une nouvelle décision d’insulinothérapie

À la toute fin du sixième mois, après un total de six échographies, les endocrinos ont compris que mon bébé n’avait probablement pas hérité de mon diabète. 

Je me suis retrouvée alors dans la même configuration qu’un diabète gestationnel. L’hyperglycémie n’était plus tolérée.

Or, à ce stade de la grossesse, mes taux sont repartis à la hausse et mon bébé grossissait un peu trop vite… Lors d’une échographie de croissance réalisée à 27 SA + 2, mon fils pesait 1,147 kg, ce qui le plaçait au 78e percentile. Rien de dramatique en soi, mais cela indiquait une tendance nettement à la hausse : à 22 SA + 2, soit tout juste cinq semaines plus tôt, il n’était qu’au 47e percentile pour le poids.

Cette fois, il a bien fallu instaurer l’insulinothérapie. Voici les chiffres qui ont scellé mon sort ! 

matin au lever2h après le petit déjeuneravant le déjeuner2h après le déjeuneravant le dîner2h après le dîner
0.99 g/L1.14 g/L 0.98 g/L 1.19 g/L 0.93 g/L 1.35 g/L 
0.93 g/L1.27 g/L 0.90 g/L 
0.98 g/L*1.18 g/L* 1.13 g/L 
1.20 g/L 1.10 g/L 1.33 g/L 
1.01 g/L1.08 g/L 0.93 g/L 1.26 g/L 0.91 g/L 1.30 g/L 
0.94  g/L1.21 g/L 0.97 g/L 1.34 g/L 0.99 g/L 1.33 g/L 
0.99 g/L1.06 g/L 0.91 g/L 1.19 g/L 1.01 g/L 
0.93 g/L0.96 g/L 1.22 g/L 1.01 g/L 1.34 g/L
0.92 g/L0.96 g/L 1.30 g/L 0.83 g/L1.36 g/L 

Bon, vous voyez, c’est la cata quasiment partout ! Un seul pic glycémique vraiment marqué (le 1,18 g/L en préprandial), mais une hyperglycémie modérée quasi constante, sauf après le petit déj.

L’endocrino a décidé dans un premier temps de me mettre sous insuline rapide le soir, pour faire baisser la glycémie après dîner. Selon elle, c’était le problème le plus urgent à régler. J’ai commencé à 4 unités et j’ai continué en rythme de croisière à 10 unités en moyenne, jusqu’à l’accouchement. J’ai rapidement fait exactement la même chose pour le repas de midi. 

Restait encore à améliorer les taux à jeun ! Pour cela, c’est de l’insuline lente que je devais m’injecter. J’en prenais le matin et le soir, à faible dose.

Ah, une dernière précision : l’endocrino (différent de celui qui me suivait en début de grossesse) n’a pas jugé utile de m’hospitaliser pour la mise en place du traitement. Elle m’a simplement montré, lors d’une consultation, comment il fallait s’y prendre pour se piquer. 

Voilà, j’espère que ce témoignage vous donnera quelques indications sur les valeurs susceptibles de déclencher une insulinothérapie. Encore une fois, chaque cas est unique, donc ce que décideront les médecins pour vous ne correspondra peut-être pas tout à fait à ce que j’ai vécu.

N’hésitez pas à partager votre expérience 🙂

Sources qui m’ont aidée à écrire cet article :
https://www.sfendocrino.org/item-ue8-ot-252-depister-et-prendre-en-charge-le-diabete-gestationnel/
https://www.federationdesdiabetiques.org/information/diabete-gestationnel
https://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files/2018-06/122-1-Insuline-pour-traiter-diabete-de-grossesse.pdf

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« Diabète pendant la grossesse »

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