Diabète gestationnel à Noël : le mode d’emploi pour se faire plaisir 

Souffrir d’un diabète gestationnel quand Noël arrive, je sais, c’est un supplice. Grossesse diabétique et repas de Noël ne sont toutefois pas incompatibles, rassurez-vous.

Je vous le dis tout de suite, quand j’ai dû gérer mon diabète enceinte, j’ai mangé de la bûche et des chocolats ! Et pourtant, j’étais une bonne élève et faisais rarement des écarts alimentaires jusque-là. Mes glycémies ont certes été un peu plus élevées après le réveillon et le jour de Noël, mais vraiment rien de dramatique. Tout est dans le dosage ! Pendant les fêtes de fin d’année, une part de vacherin glacé oui, trois : non… 

Voici le mode d’emploi à suivre pour profiter d’un menu de fêtes tout en faisant attention à sa consommation d’aliments sucrés et, bien sûr, en évitant tous les produits interdits quand on attend un enfant :  en particulier fruits de mer, foie gras, champagne, vin ou tout autre alcool. 

À l’approche de Noël, arrêter de culpabiliser et/ou de déprimer et/ou de se victimiser si vous avez un diabète gestationnel

Enceinte avec un diabète gestationnel, vous redoutez la période des fêtes de fin d’année, et en particulier le repas de Noël ? Rien de plus normal… Ce genre de pensées (que j’ai bien connues !) vous traversent peut-être l’esprit (pardon à l’avance pour les grossièretés de langage !!) :

« Je vais faire chi… les gens avec mon régime ! »

« Put… je vais même pas pouvoir manger de la bûche ! Est-ce que j’ai vraiment mérité ça ??!! »

« C’est Noël mer.., j’ai bien le droit d’en profiter un peu ! Il faut vraiment que je culpabilise au moindre écart ? »

Il y a aussi d’autres phrases qui peuvent bien vous pourrir le moral, et qui dépendent entièrement de l’état d’esprit de votre entourage. Exemples :

« Tout le monde s’en fout de mon régime, personne va se priver de chocolats alors que moi j’aurai droit à trois feuilles de salade. »

« Tout le monde s’en fout de mon régime et va me dire de me lâcher parce que bon, un diabète gestationnel, c’est pas bien grave hein ! »

« Personne ne se rend compte que suivre ce foutu régime, c’est hyper dur, et qu’à Noël, c’est pire ! Je vais me sentir tellement seule… »

Bon, allez, j’arrête de vous déprimer ! Ce que je veux vous dire en fait, c’est :

  • essayez de prévenir les potentielles réactions déplaisantes de votre entourage en expliquant d’entrée, sans dramatiser, que cette année, votre repas doit être un peu différent et que vous avez besoin de soutien et d’indulgence ;
  • mettez de côté la culpabilité, car oui, à Noël, vous avez le droit de faire quelques petits écarts (attention toutefois si votre diabète est déséquilibré et vos valeurs très souvent dans le rouge). Votre moral n’en sera que meilleur et vous pourrez profiter des fêtes ;
  • gardez du recul sur ce qui vous arrive : un diabète de grossesse, c’est très pénible, mais ce n’est pas la fin du monde. L’année prochaine, retour de vos plats et desserts de fêtes favoris !

Ma technique imparable pour concilier repas de Noël et diabète gestationnel : consommer tous les glucides en deuxième partie de repas, après un apéro et une entrée copieuse sans AUCUN glucide ! 

Voilà, tout est dit… Pour des exemples concrets, lisez les menus en fin d’article. 

Déjouer les pièges chez le traiteur

Aucun problème pour acheter viande ou poisson en sauce accompagné de légumes. Par contre, il y a des plats ou accompagnements de fêtes riches en glucides qui sont de vrais pièges :

  1. les pommes de terre, dans toutes leurs déclinaisons : pommes dauphines et autres pommes duchesses, pommes de terre au four, gratin dauphinois, pommes de terre rôties ou poêlées, qu’elles soient mêlées à d’autres ingrédients ou non ;
  2. les feuilletés en tout genre (la pâte contient de la farine blanche, et la farine blanche fait grimper la glycémie) ;
  3. les plats contenant des marrons (oui, les marrons sont très riches en glucides. D’un point de vue nutritionnel, il faut les considérer comme des féculents). 

Je vous conseille de ne pas vous déplacer vous-même chez le traiteur, au risque de craquer. Déléguez cette tâche !

Pour votre menu de fêtes antidiabète, remplacer les canapés et autres petits fours salés par un mélange de fruits à coque, de cacahuètes et/ou de verrines légumes ou légumes / protéines

Là encore, tout est dit !

Repas de fête et diabète gestationnel : limiter drastiquement le pain

Grignoter du pain, en début de repas ou à tout moment de la journée, rien de tel pour faire exploser votre glycémie ! 

Ne pas avoir peur du gras

On vous limite déjà le sucre, vous n’allez pas en plus vous priver de gras ! Et les matières grasses ont une vertu très utile pour les femmes enceintes ayant un diabète de grossesse : elles aident à ralentir l’absorption des glucides, donc à réduire le pic glycémique.

Pas de problème avec les sauces ou le fromage ! Veillez toutefois à ce que les sauces ne contiennent pas d’épaississants type Maïzena ou fécule (riches en glucides). 

En cas de grossesse diabétique, boire uniquement de l’eau pendant toute la période des Fêtes !

Bon, l’alcool vous n’y avez de toute façon pas droit, donc la question ne se pose pas. Que reste-t-il : du jus de fruit ? des sodas ? Honnêtement, quel est l’intérêt de boire du Coca en mangeant de la dinde farcie ?… Restez-en à l’eau, plate ou gazeuse ! 

Se faire plaisir sur un seul repas de la journée de Noël

Non, le soir on ne se rue pas sur le reste de bûche et le fond de boîte de Ferrero Rocher…

Ne pas s’affamer en début de journée pour compenser les excès à venir

Se forcer à zapper le petit déjeuner, c’est courir vers la catastrophe : deux heures plus tard, vous serez prise de fringales donc vous mangerez ce qui vous tombe sur la main (un croissant laissé sur la table, une tranche de Panettone, ou simplement un gros quignon de pain).

Si vous arrivez à tenir jusqu’au début du repas de Noël, vous aurez beaucoup, mais vraiment beaucoup de mal à ne pas vous jeter sur tout ce qui cale, c’est-à-dire sur les aliments dont il vous faut maîtriser la consommation : pain, pommes de terre… Et je ne parle même pas du carnage lorsque le dessert va arriver !

Éviter les grignotages intempestifs !

Chocolats, tranche de gâteau, papillote, biscuits divers et variés, restes de petits fours (sucrés et salés) : malheureusement, ces aliments très tentants sont parfois à la vue toute la journée et les convives n’hésitent pas à se servir à toute heure. Pour vous, l’effet est redoutable : gros pic de glycémie assuré. Je vous conseillerais de remiser toutes ces victuailles au garage ou en tout cas hors de votre vue, en sollicitant l’indulgence des invités.

Menu de Noël pour diabète gestationnel bien équilibré : exemple

Entrée : filet de sole et petits légumes vapeur (carottes, poireaux, navets), sauce au beurre blanc – pas de pain. Vous pouvez choisir un autre poisson blanc. 

Plat principal : chapon en sauce, girolles poêlées, haricots verts, marrons – pas de pain. Pas de pesée pour les marrons mais ne vous goinfrez pas non plus 😉 
Autre option : 150 g de marrons (poids cuit) + une petite tranche de pain (sauf pain blanc type baguette classique).

Fromage : une part de fromage à base de lait pasteurisé ou à pâte pressée cuite (Comté, emmental, cheddar, gouda, beaufort…) + une petite tranche de pain de seigle ; accompagnement optionnel : petite salade verte avec vinaigrette à l’huile de noix ou petite poignée de noix ou noisettes.

Dessert : une part de votre dessert de Noël préféré : bûche à la crème au beurre, bûche créative ou glacée, vacherin…

Menu de fêtes pour diabète de grossesse difficile à équilibrer : exemple

Entrée : filet de sole et petits légumes vapeur (carottes, poireaux, navets), sauce au beurre blanc – pas de pain. Vous pouvez choisir un autre poisson blanc. 

Plat principal : chapon en sauce, girolles poêlées, haricots verts, 150 g de marrons (poids cuit) – pas de pain. Commencez à manger les marrons une fois les autres aliments bien attaqués.

Fromage : une part de fromage à base de lait pasteurisé ou à pâte pressée cuite (Comté, emmental, cheddar, gouda, beaufort…) ; accompagnement : petite salade verte avec vinaigrette à l’huile de noix ou petite poignée de noix ou noisettes – pas de pain.

Dessert : une petite part de votre dessert de Noël préféré : bûche à la crème au beurre, bûche créative ou glacée, vacherin…

Avertissement pour les femmes enceintes ayant un diabète gestationnel sévère

Vos glycémies sont très souvent dans le rouge ? Mon avis personnel est le suivant : même si c’est dur et cela semble injuste, faites cette l’année l’impasse sur les desserts de Noël, chocolats et autres confiseries de fêtes, ainsi que sur le pain et autres petits fours. Encore une fois, c’est un avis personnel. Je vous conseille d’en discuter avec votre endocrinologue ou diabétologue et/ou gynécologue, qui lui (eux) vous indiquera (indiqueront) la conduite à tenir en fonction de votre profil précis. 

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