Diabète gestationnel : on en fait trop ? Mon avis de maman diabétique

Diabète gestationnel : on en fait trop… ou pas ? Quand on vit l’expérience d’un diabète pendant la grossesse, la surmédicalisation peut poser question. Monitorings, échographie(s) supplémentaire(s), glycémies passées au peigne fin toutes les semaines par la sage-femme et/ou le diabélogue et/ou le gynécologue : oui, cela fait beaucoup, surtout si on ajoute d’éventuelles sentences très sévères du corps médical si nos taux ne sont pas jugés assez bons… 

Une fois ceci posé, doit-on automatiquement se dire : « Les médecins vont trop loin avec le diabète de grossesse ? » Je ne le crois pas et vais essayer de vous expliquer pourquoi !

Les commentaires soutenant l’idée que le diabète gestationnel est pris trop au sérieux pullulent sur le Web

Je lis régulièrement des commentaires comme ceux-ci sur les réseaux sociaux et autres forums : « Les gynécos exagèrent avec le diabète gestationnel ! Ils nous font peur, alors qu’il n’y a vraiment pas à s’inquiéter ! » ; « Moi, je n’ai pas suivi leur régime et n’ai eu aucun problème, alors franchement, faut arrêter de se prendre la tête avec le diabète gestationnel ! » ; « Il y a 50 ans, on s’en foutait du diabète gestationnel et tout se passait très bien ! » ou encore « Les médecins en font trop parce qu’ils se couvrent, comme ça en cas de problème ils sont tranquilles… »

Bon bon bon… Quel parti prendre : faut-il se ranger derrière ces opinions ou au contraire se révolter contre ce genre de propos ? 

Alors déjà, chacune est libre de penser ce qu’elle veut ! Et mon but ici est simplement de donner mon avis, issu d’un savant mélange entre :

On en fait donc trop avec le diabète pendant la grossesse ? Je ne le crois pas

Se poser cette question revient à se demander : « Est-ce grave d’être en hyperglycémie enceinte ? » Pour moi, il y a deux réponses :

  • dès lors qu’il est pris en charge, un diabète enceinte n’est pas grave. Parce que c’est un problème de santé connu, maîtrisé, et dont le traitement n’engendre aucun effet secondaire (régime alimentaire adapté plus éventuellement une insulinothérapie) ;
  • mais, oui, un diabète pendant la grossesse est potentiellement grave dès lors qu’il n’est pas traité ! Les risques sont bien réels. Cela ne veut pas dire que tout diabète non traité engendrera des conséquences funestes, mais le danger est clairement là (voir ces sources fiables : Ameli et Fédération des diabétiques).

À partir de là, je ne peux que répondre : non, on n’en fait pas trop avec le diabète gestationnel. Pour moi, l’argument : « Il y a 50 ans on s’en foutait et tout se passait très bien » ne tient pas. Les personnes affirmant cela ont-elles des chiffres, des études, des retours d’expérience d’un nombre conséquent de femmes, bref quelque chose qui prouve la pertinence de leurs propos ?

Par ailleurs, j’ose croire que le but de la grande majorité des médecins n’est pas de faire chXXX leurs patientes en leur collant six contrôles glycémiques quotidiens juste pour le plaisir ou pour fuir leurs responsabilités. Leur job, c’est de faire en sorte que tout aille bien, pour le bébé et la maman, point. Après, oui, il y a des médecins plus compréhensifs que d’autres, plus sympas que d’autres, qui prennent plus le temps que d’autres, etc. Et ça, oui encore, ça peut (beaucoup) jouer sur le moral. Mais de là à remettre en cause leur intégrité, non.

Diabète pendant la grossesse : pourquoi il est compréhensible, voire justifié, de penser que la surmédicalisation n’a pas que du bon

Le stress et la pression subis au quotidien ne sont pas non plus ce qu’il y a de mieux pour se sentir en pleine forme… Un moral affecté, une anxiété exacerbée jouent également sur la santé. Or :

  • la surmédicalisation et la prise des glycémies six fois par jour empêchent de penser à autre chose qu’à son diabète. Pour ma part, je pensais « sucre », « bouffe », « taux » jour et nuit, avec en plus un sentiment de culpabilité qui rodait constamment ;
  • les pics de stress et d’adrénaline, les émotions en montagne russe deviennent une habitude car, à chaque prise de la glycémie, il y a l’angoisse du chiffre. Et derrière un mauvais chiffre il y a : la culpabilité (re), l’incompréhension, le sentiment d’injustice, le ras-le-bol, la perspective de se faire engueuler (re-injustice), etc., etc. ;
  • les monitorings récurrents peuvent finir par taper sur le système (parlons franchement, hein). 

Et je ne vous cache pas, malgré ce que j’ai affirmé dans la première partie de l’article, que l’une des premières choses que je me suis dites après la naissance de mon fils fut : « Mais vraiment, tout ce stress était-il bien nécessaire ? Tout va bien, mon bébé pète le feu ! Pourquoi on m’a autant emmerXXX avec ces putXXX de glycémie ???!!! »

En fait, ce qui précisément m’a énervée après coup (je m’en rendais moins compte sur le moment), c’est :

  • d’avoir dû commencer les monitorings hebdomadaires très tôt (dès le mois d’avril, pour un terme au 19 juillet), et j’en avais deux par semaine sur la fin. Pendant cette demi-heure, j’avais une boule au ventre et me forçais à ne pas regarder le tracé, de peur de le voir faire n’importe quoi ! À deux reprises, la machine a sonné. À chaque fois, c’était parce qu’elle déconnait. N’empêche que cela m’a valu deux moments de panique totale absolument inutiles ; 
  • d’avoir des retours contradictoires de la part des différents soignants. Je m’explique : une endocrino me suivait de très près (ce que j’appréciais, d’autant qu’elle passait son temps à me rassurer). En parallèle, les sages-femmes (je n’avais pas toujours la même) analysaient aussi mes glycémies toutes les semaines, et se montraient beaucoup plus sévères. Cela également était source d’un stress inutile. J’étais déjà suivie par une spécialiste, mes taux étaient ensuite vus par le gynéco une fois par mois, pourquoi fallait-il, en plus, être confrontée aux « sentences » des sages-femmes ? Là oui, c’était trop !

Voilà, j’espère que ce retour d’expérience vous sera utile !

>> Comment gérer le diabète gestationnel : méthode à adopter pour rester au top de sa forme physique et mentale jusqu’à l’accouchement !
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