En cas de diabète gestationnel, quel régime adopter ? Comment s’y retrouver dans la longue liste des diètes dont on nous vante les mérites dans la presse et sur Internet ? Régimes cétogène, 5:2, hyperprotéiné, Dukan, monodiète, substituts de repas… : l’un vaut-il mieux que l’autre ? La réponse est simple : non !
Une femme enceinte a des besoins nutritionnels spécifiques, de même que son bébé. Pendant toute la grossesse, elle doit veiller à ce que son futur enfant bénéficie de tous les nutriments nécessaires pour grandir correctement in utero.
C’est pourquoi toute maman présentant un diabète gestationnel a l’obligation de suivre un régime spécifique, qui laisse toute sa place à chaque catégorie d’aliments : glucides, lipides et protéines. Autrement dit : pas de régime trop restrictif ! Je vous explique tout dans cet article !
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Caractéristiques des principales diètes amaigrissantes
Parmi les régimes qui ont le vent en poupe, citons d’abord la diète cétogène, appelée aussi régime keto ou low carb. Le principe est simple : il s’agit d’éliminer quasiment tous les glucides et de recentrer l’alimentation sur les graisses (beurre, huiles, fromage, charcuterie, oléagineux, poissons gras).
Le régime hyperprotéiné, qui a fait la fortune de Pierre Dukan, se base sur la même idée : en ne consommant plus de sucre, automatiquement, on maigrit. Les glucides seront ici remplacés non pas par des lipides mais par des protéines : viande, poisson, oeufs, produits laitiers 0 %.
La monodiète est encore plus stricte : dans ce cas, il ne faut manger qu’un seul aliment pendant une période prédéfinie ! Monodiète de céleri, de pomme, de riz, de chou… : les modes varient ! Au-delà de l’amaigrissement, l’effet recherché est une détoxification, une purification de l’organisme.
Le régime 5:2 est quant à lui une sorte de jeûne intermittent. L’idée est d’alterner phases d’alimentation classique et phases de diètes hypocaloriques strictes. Concrètement, on mange ce que l’on veut cinq jours par semaine et on se restreint drastiquement les deux autres jours.
Pourquoi est-ce mauvais de suivre un régime drastique en cas de grossesse ?
Le problème numéro 1 des régimes pauvres en glucides : les carences
Les diètes amaigrissantes et/ou basées sur la seule consommation de certains groupes engendrent forcément des carences. C’est là leur principal danger. Une femme en période de grossesse, diabétique ou pas, a besoin d’une grande variété de vitamines, minéraux, ainsi que d’acides gras essentiels, de protéines et de glucides. Et cela, elle ne peut le trouver qu’en variant les produits qu’elle consomme. Autrement dit, ce qui lui faut, c’est avant toute chose une alimentation équilibrée !
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Peut-être avez-vous connu la même situation que moi : quand votre médecin a lâché les mots « hyperglycémie », « diabète gestationnel », « bébé qui risque de trop grossir », vous vous êtes dit : « OK, dans ce cas, j’arrête le sucre ! ».
Durant les deux premières semaines de mon régime, je me restreignais en pain au petit déjeuner et ne mangeais quasiment plus de féculents. J’avais également éliminé les fruits et tous les produits contenant des sucres ajoutés. Eh bien c’était une grosse erreur ! Non seulement je suis tombée à 43 kg, mais en plus j’étais complètement vidée, sans énergie.
Et surtout, la diététicienne m’a appris quelque chose que j’ignorais complètement : lorsque l’organisme ne reçoit pas suffisamment de glucides, il produit des corps cétoniques toxiques pour l’embryon et le fœtus ! Le glucose est la source essentielle d’énergie pour les tissus fœtaux. Il est donc indispensable de consommer un minimum d’ingrédients sucrés !
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Conclusion : tout régime qui exclut ou réduit drastiquement les glucides (régime cétogène, low carb, hyperprotéiné, Dukan) est vraiment à proscrire si vous êtes enceinte, même avec un diabète.
De plus, en négligeant les glucides, on va compenser en mangeant en excès d’autres catégories d’aliments, que ce soit les protéines ou les lipides. On aboutit alors à une alimentation totalement déséquilibrée, avec une surconsommation de produits pas forcément bons pour nous en grande quantité, comme les mauvaises graisses (fritures, viande rouge, viande de porc, plats riches en crème et en fromage…).
Les substituts de repas : une alimentation trop industrielle
Quant aux substituts de repas, qui occupent le rayon « diététique » des supermarchés, ils excluent de votre alimentation les meilleurs ingrédients, c’est-à-dire les produits bruts, issus de la nature ou du règne animal. Un curry de poisson accompagné de riz et de légumes frais est bien plus intéressant nutritionnellement qu’un plat en poudre…
Par ailleurs, les régimes avec substituts de repas limitent drastiquement le nombre de calories pour vous permettre de maigrir. Or, un régime insuffisant en calories est nocif pour le bébé car il ne recevra pas assez d’énergie ni d’éléments nutritionnels pour se développer de manière optimale.
Le régime 5:2 : une glycémie qui fait le yoyo
Enfin, le régime type 5:2, qui vous autorise à vous lâcher pendant cinq jours pour ensuite vous sous-alimenter pendant deux jours, n’est pas non plus adapté à la femme enceinte présentant un diabète gestationnel.
D’une part, vous n’aurez pas un apport nutritionnel suffisant les jours de diète. D’autre part, le reste de la semaine, vous aurez le droit de manger des glucides à volonté ! Autrement dit, cinq jours par semaine, vous aurez des glycémies stratosphériques…
Or, ce que vous souhaitez, c’est maintenir un taux de sucre dans le sang (votre glycémie) en dessous d’un certain seuil, et pour cela vous n’avez pas d’autre choix que de limiter, avec mesure, votre consommation de glucides tous les jours.
Ce qu’il faut faire quand on est enceinte avec une hyperglycémie à traiter : retrouver une alimentation saine
À la base d’une bonne hygiène alimentaire, pilier de tout régime antidiabète pendant la grossesse, il y a l’introduction ou la réintroduction des bons réflexes :
- intégrer des légumes à chaque repas ;
- oublier les desserts et encas industriels ;
- privilégier les fruits frais ;
- éviter un excès de fritures et de cuissons grasses à haute température ;
- prévoir des protéines de sources variées : animales (viande – surtout blanche -, poisson, œufs) et végétales (lentilles, pois, céréales complètes) ;
- couvrir ses besoins en calcium et en vitamine D grâce aux produits laitiers, aux fruits à coque comme les amandes, à certains poissons (saumon, sardine), aux légumes de la famille des choux (crucifères), voire aux laits végétaux enrichis (attention alors à les choisir sans sucres ajoutés !) ;
- manger à heures régulières ;
- ne pas se suralimenter ou, au contraire, se sous alimenter.
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Diabète gestationnel : quel régime ? | Les points clés à retenir
Voici les trois choses que vous devez absolument garder en tête si vous êtes enceinte et devez faire baisser votre glycémie :
- oubliez les régimes amaigrissants traditionnels ainsi que tous ceux qui éliminent une catégorie d’aliments (ou ne tolèrent qu’une seule d’entre elles) ;
- réapprenez à manger varié, équilibré, en choisissant des ingrédients bruts de qualité ;
- répartissez les glucides en plusieurs prises alimentaires au cours de la journée.