Gâteau au chocolat et diabète gestationnel peuvent-ils être associés ? Je réponds oui, mais occasionnellement et en respectant trois règles d’or, que je vous livre tout de suite ! En bonus : une recette de gâteau au chocolat adaptée au diabète gestationnel.
L’idée de manger un gâteau au chocolat pendant ma grossesse diabétique m’a hantée pendant des semaines. J’ai commencé mon régime un 1er décembre, quand les supermarchés commençaient à crouler sous les chocolats de fêtes… Le 13 février, j’ai craqué ! Je me suis d’abord mise en quête d’une recette de gâteau au chocolat ne contenant pas trop de glucides, donc limitée en farine, en sucre et avec un chocolat fort en cacao. Ensuite, j’ai préparé un menu dépourvu de glucides pour pouvoir me lâcher sans culpabiliser sur mon appétissant dessert !
Déguster cette pâtisserie m’a fait un bien fou ! Cerise sur le gâteau : ma glycémie était dans les clous après !
Règle d’or n°1 pour associer gâteau au chocolat et diabète de grossesse : le prendre en dessert après un repas très pauvre en glucides
Je le dis et le répète à longueur d’articles : la meilleure solution pour éviter des pics de glycémie, enceinte ou pas, c’est de manger, d’abord, des aliments dépourvus de glucides (protéines animales et légumes).
Savourer une part de gâteau au chocolat après des carottes râpées, une entrecôte et des haricots verts aura un impact sur la glycémie bien plus faible que dévorer exactement la même part de gâteau à 17h, le ventre vide.
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Règle d’or n°2 à suivre lors d’une grossesse diabétique s’il y a craquage pour une pâtisserie, au chocolat ou non : cibler des recettes limitées en glucides
Enceinte avec un diabète gestationnel ? Choisissez une recette plus grasse que sucrée et tenez-vous-en à une portion raisonnable… Manger 50 g de farine et 50 g de sucre en une seule fois, c’est de la folie pure ! Privilégiez les préparations riches en beurre et en œufs. Pour le chocolat, optez impérativement pour une référence contenant 70 % de cacao minimum.
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Règle d’or n°3 en cas de diabète gestationnel : ne pas culpabiliser en dégustant son gâteau au chocolat
Vous vous offrez un succulent moelleux au chocolat, cela fait des semaines que vous en rêvez, alors non, ce n’est pas le moment de vous flageller ! Profitez de ce moment ! Oui, vous avez le droit de faire un écart de temps en temps. C’est d’ailleurs, de mon point de vue, la seule manière de tenir lorsque l’on suit un régime adapté au diabète de grossesse pendant plusieurs mois.
Recette de gâteau au chocolat adaptée aux femmes enceintes souffrant d’un diabète gestationnel
Ce fameux gâteau au chocolat, je l’ai donc trouvé ! À la base, il s’agit d’une recette Thermomix®, que je vous invite donc à découvrir sur le Cookidoo® si vous en êtes équipée ! Il s’agit des « moelleux au chocolat au cœur fondant » (je dis « des » car il s’agit de gâteaux individuels).
J’ai essayé de faire cette recette sans m’aider du robot et le résultat était parfait ! Voici la marche à suivre…
Ingrédients pour 4 gâteaux individuels :
70 g de beurre
100 g de chocolat noir à 70 % de cacao + 4 carrés (il y en a 8 dans la recette originale mais 4 suffisent. Par ailleurs j’avais trouvé du chocolat pâtissier à 71 %, mais bon, je ne pense pas que ça fasse une grande différence !)
3 œufs
50 g de sucre en poudre
15 g de farine (pour moi c’est grâce à ça que ma glycémie est restée dans les normes : il n’y a quasiment pas de farine !)
Préparation :
Préchauffer le four à 200°C. Beurrer quatre ramequins avec 20 g de beurre et réserver.
Faire fondre le chocolat cassé en morceaux dans une petite casserole. Hors du feu, ajouter les 50 g de beurre restants, bien mélanger jusqu’à ce que le beurre fonde. Transvaser dans un cul de poule.
Ajouter les œufs, le sucre et la farine. Mélanger jusqu’à obtenir une préparation homogène.
Verser un tiers de pâte dans chaque ramequin. Déposer un carré de chocolat au centre de chacun d’eux puis recouvrir avec le reste de la préparation.
Cuire 10 à 15 minutes. Attention, il faut que les gâteaux soient bien cuits car ils contiennent des œufs !
Allez, je vous le dis, au lieu d’en manger un, j’en ai mangé deux directs à la fin du dîner ! Cela correspondait donc à : 55 g de chocolat à 71 % de cacao + 35 g de beurre + 7,5 g de farine + 25 g de sucre + 1,5 œuf. Mon repas était composé comme suit : une poignée de noix de cajou en guise d’entrée, puis un plat de poisson et légumes (170 g de cabillaud, champignons de Paris, carottes, avec une sauce au beurre, ail et persil), pas de pain (donc aucun féculent dans ce repas).
En glycémie postprandiale, j’ai obtenu le score de 1,20 g/L ! Je n’étais pas peu fière !
Après, il se peut que certaines lectrices douchent mon enthousiasme en me disant : « C’est normal d’avoir une bonne glycémie deux heures après avoir mangé. Comme tu as utilisé des ingrédients à IG élevé, tu as eu un pic de glycémie entre 30 minutes et une heure après ton repas, ensuite le taux est redescendu très vite, donc ton hyperglycémie est passée inaperçue. »
Ce à quoi je réponds :
- Je ne pense pas avoir fait d’hyper tout de suite après le repas, car tous les ingrédients ingérés avant le gâteau ont ralenti l’absorption des glucides.
- Un aliment à IG élevé peut causer une hyperglycémie à + 2 heures (ce qui n’a donc pas été mon cas ici). La théorie IG haut = pic de glycémie puis chute brutale n’est bien que de la théorie. Une théorie qui ne s’est absolument jamais vérifiée pendant mes sept mois de régime durant ma grossesse. Exemple : deux heures après avoir mangé une demi-pizza à base de farine blanche (IG au plafond), mon taux dépassait les 1,80 g/L ! Grignoter de la baguette (IG très élevé aussi) me procurait également de très mauvais taux à + 2 heures. J’ai bien vite arrêté de le faire ! Car c’est cela le diabète : un pancréas qui fonctionne un peu moins bien, donc qui met plus de temps que d’habitude à réguler le taux de sucre, quel que soit l’IG de l’aliment.
Par ailleurs, si les taux juste après le repas étaient importants, car potentiellement révélateurs d’une hyper qui passerait inaperçu plus tard, les sages-femmes et médecins nous demanderaient de prendre ce taux, or ce n’est pas le cas. Et là bim, on va me rétorquer : « C’est normal qu’on ne demande pas la glycémie à + 1 heure sachant qu’on n’est pas censées manger d’aliments qui provoquent d’hyperglycémie rapide ! » Alors bam, ma réponse : tous les médecins du monde savent très bien que suivre un régime à la lettre, sans AUCUN écart pendant des mois, c’est impossible pour 95 % des êtres humains. Pendant une grossesse en plus, avec son lot de fringales et d’envies incontrôlables, je ne vois pas comment c’est possible. Donc pour moi, non, les sages-femmes, diabétos et autres gynécos ne peuvent pas compter sur une attitude parfaitement exemplaire de leurs patientes. Ils savent très bien que l’on mange des gâteaux et autres aliments interdits occasionnellement, et pour autant ils ne cherchent pas à connaître la glycémie juste après, c’est donc que celle-ci est moins importante que celle à + 2 heures.
Cette réflexion me semble logique mais je me plante peut-être complètement… J’essaierai de soumettre mon questionnement à mon endocrino la prochaine fois que je le vois !
Mon avis sur les gâteaux à IG bas
Alors… Vous ne serez peut-être plus mon amie après avoir lu cette partie de l’article (en même temps vous ne l’étiez peut-être déjà plus après la lecture de la partie précédente !)…
Les régimes IG bas font fureur auprès des femmes enceintes atteintes d’un diabète gestationnel. En soi, c’est plutôt positif. Les féculents IG bas (lentilles, pâtes complètes, pois chiches…) sont clairement à privilégier par rapport aux féculents classiques (pâtes blanches, riz blanc, etc.). La glycémie monte beaucoup moins et ces aliments sont très intéressants au niveau nutritionnel.
MAIS, sous prétexte qu’index glycémique bas = absence de pic de glycémie (en théorie), certaines se ruent sur les pâtisseries estampillées « IG bas », sans considérer cela comme des écarts mais bel et bien comme des aliments faisant partie intégrante de leur régime. Cela me pose un problème…
Pourquoi ? Parce qu’un gâteau reste un gâteau ! Et un gâteau sera toujours un écart ! Il y a quasiment autant de glucides dans une part de gâteau IG haut que dans une part de gâteau IG bas. Et le but du régime spécial diabète gestationnel, c’est justement 1. de limiter la quantité de glucides et 2. de lisser la prise de ces glucides sur la totalité de la journée.
Voyons des exemples de teneur en glucides :
100 g de farine d’orge mondée (IG bas) contient 63,3 g de glucides.
100 g de farine T45 (la farine de base, IG élevé) contient 72 g de glucides.
100 g de sucre de coco (IG bas) contient 95 g de glucides.
100 g de sucre blanc (IG stratosphérique) contient… (suspense) 100 g de sucre (donc 100 g de glucides).
J’ai tapé « gâteau au chocolat » sur Google et cliqué sur la première recette. Voici les quantités de farine et de sucre ramenées à une part de gâteau (je ne compte pas la quantité de sucre contenu dans le chocolat, qui de toute façon est la même dans les deux cas) :
- farine : 8,5 g ;
- sucre : 16,5 g ;
- total : 25 g.
Version IG bas, cela correspond à 5,4 g de glucides pour la farine + 15,7 g de glucides pour le sucre, soit un total de 21,1 g de glucides.
Version IG haut, cela correspond à 6,1 g de glucides pour la farine + 16,5 g de glucides pour le sucre, soit un total de 22,6 g de glucides.
Résultat : il y a simplement 1,5 g de glucides en moins dans la part de gâteau au chocolat IG bas.
Cependant, oui, un gâteau préparé avec des ingrédients IG bas ne fera peut-être pas autant monter la glycémie qu’un gâteau classique s’ils sont consommés dans les mêmes conditions. Exemple : 100 g de gâteau au chocolat IG bas pris seul au goûter conduiront à un taux vraisemblablement un peu plus bas que 100 g de gâteau au chocolat IG haut pris seul au goûter lui aussi. MAIS, dans les deux cas, la glycémie sera de toute façon trop élevée. Dans les deux cas en effet, il y a excès de glucides et rien pour venir les contrebalancer. Point final ! (Vous devez sentir que je commence à m’énerver là !!!)
Ce qui compte ici, c’est la manière de consommer le gâteau, bien plus que l’IG de ses ingrédients. Si vous prenez une part de gâteau au chocolat IG bas de manière isolée, donc sans aucun autre aliment, votre glycémie augmentera en flèche, quoi qu’il arrive, car il n’y aura RIEN qui viendra faire barrière aux glucides ! (Je viens de le dire.) En revanche, si vous vous faites plaisir avec une part de gâteau au chocolat classique (IG haut) en dessert, après un repas copieux dépourvu de glucides, votre taux devrait rester dans les normes (sauf en cas de diabète très sévère). Tous les aliments que vous avez mangés avant (légumes, viande ou poisson, matières grasses) vont faire obstacle aux glucides de votre pâtisserie. Résultat : ils seront assimilés plus lentement dans votre organisme, donc votre glycémie augmentera lentement elle aussi, sans jamais atteindre des sommets.
Donc, pour en revenir à la recette de gâteau au chocolat que j’ai cherchée, je ne me suis pas focalisée sur l’IG des ingrédients mais sur la quantité de glucides, comme je l’ai dit en intro. Voilà, la boucle est bouclée 🙂
Je vous livre ici ma manière de voir les choses. Mais bien sûr je suis ouverte au débat 🙂 D’autant que je sais que ma théorie n’est pas parfaite car j’ai pu lire quelques témoignages de femmes enceintes avec DG qui avaient des taux en vert après une part de gâteau IG bas prise isolément au goûter. J’ai beau me creuser la tête, je ne pige pas. La seule explication que je vois, c’est qu’il s’agit d’un diabète très léger et que le pancréas est assez fort pour respecter la fameuse théorie : IG bas = aucune hyperglycémie. L’inverse est vrai également : il y a parfois des futures mamans avec un diabète qui ont des taux OK deux heures après avoir mangé une pâtisserie classique (donc IG haut) en dehors du repas, ce qui me semble dingue là aussi. Même conclusion : le diabète est très léger et le pancréas fonctionne suffisamment bien pour respecter la règle : IG haut = pic de glycémie à + 30 minutes / 1 heure puis chute brutale (donc taux à + 2 heures en vert).
Bon, il y a pas mal de questions à soumettre à mon endocrinologue ! J’actualiserai l’article quand j’aurai ses réponses !
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