MODY 2 et grossesse : 4 conseils pour rester sereine jusqu’à l’accouchement

Concilier MODY 2 et grossesse génère forcément un peu de stress, surtout quand la pathologie est découverte après la conception. Les informations sur cette maladie sont peu nombreuses et bien souvent écrites dans un langage inaccessible au commun des mortels ! En outre, les praticiens semblent parfois patauger lorsqu’on leur annonce être enceinte et souffrir d’un diabète rare. Rester sereine dans ce contexte n’est pas toujours évident. Je peux d’ores et déjà vous rassurer en vous disant ceci : lorsque mon fils est , j’ai immédiatement compris que je m’étais bien trop inquiétée ! Mon bébé affichait une excellente santé et des mensurations parfaites ! Je tiens donc à partager avec vous une série de conseils qui m’auraient été fort utiles lorsque j’attendais un enfant, et que je n’ai jamais trouvés nulle part !  

Conseil n°1 : obtenir un suivi médical spécifique au MODY 2 pendant la grossesse

MODY 2 et diabète gestationnel : non, ce n’est pas la même chose

Très important : il faut que les consultations pour votre diabète se déroulent avec un médecin connaissant parfaitement le MODY 2 ! Un diabétologue ou un endocrinologue qui a déjà eu affaire au MODY sera en mesure de mettre en place un protocole vraiment approprié. Autrement, l’équipe médicale prendra en charge votre pathologie comme s’il s’agissait d’un diabète gestationnel ou, peut-être, d’un diabète de type 2. 

Or, le MODY 2 présente une différence qui se révèle majeure quand on est enceinte. Ce diabète se transmet par l’hérédité ; le fœtus a une chance sur deux de recevoir le gène muté. Si c’est effectivement le cas, aucun traitement ni aucun régime ne sont nécessaires, car l’organisme du bébé fonctionne comme le vôtre. Dans le cas inverse, alors oui, réduire la quantité de glucides à chaque repas devient obligatoire, comme dans un diabète gestationnel, car il faut impérativement faire baisser ses glycémies. Pour cela, il conviendra peut-être d’ajouter des injections d’insuline. Ce fut le cas pour moi, à raison de cinq injections par jour au troisième trimestre de grossesse.

Comment gérer le MODY 2 sans savoir si le bébé est diabétique ?

Jusqu’au cinquième mois, on ne sait pas si l’enfant a hérité du MODY. Seules les échographies de croissance peuvent le révéler (grâce à la courbe de poids), même s’il manque une preuve formelle (seul un test génétique est 100 % fiable). 

En attendant d’obtenir le verdict, la prudence s’impose concernant l’alimentation. Il s’agit de tenter de répondre à une question insoluble : comment préserver l’enfant sans savoir s’il est diabétique ? Eh bien, on ménage la chèvre et le chou… Autrement dit, on mange des glucides… tout en se limitant… mais pas trop non plus ! Un équilibre un peu compliqué à trouver, je vous l’accorde ! L’idée est de rester à un niveau d’hyperglycémie modéré. Par exemple, des glycémies à 1,30 g/L, voire 1,40 g/L (mais pas trop souvent !), en postprandial (soit deux heures après le repas) sont tolérées, mais 1,80 g/L, oh la la c’est non !

Pour ma part, j’ai suivi les grands principes du régime spécifique au diabète gestationnel, avec quelques ajustements : pas de fractionnement des repas et pas de pesée des aliments glucidiques. Par contre, à 22 SA, l’écho a montré que mon bébé n’était vraisemblablement pas porteur du MODY 2. Dès lors, le régime est devenu un peu plus drastique.

Ce que je vous dis correspond à mon vécu de femme enceinte ayant un MODY 2. Peut-être existe-t-il d’autres protocoles adaptés à ce diabète… Peut-être encore vos médecins vous imposeront-ils des objectifs chiffrés différents des miens. N’hésitez d’ailleurs pas à partager votre expérience en commentaire ! En tout cas, sachez que mon bébé se porte à merveille !

Conseil n°2 : adopter les règles de base du régime antidiabète pour contrôler son MODY 2 enceinte

Vous l’avez compris, pour traiter un MODY 2 pendant la grossesse, il convient de distinguer deux phases :

  • phase 1, correspondant à la première moitié de la grossesse : régime hypoglucidique pas trop strict car on ne sait pas si le foetus a hérité du MODY 2 ;
  • phase 2, correspondant à la deuxième moitié de la grossesse :
    • cas 1 : restrictions alimentaires, avec prise d’insuline éventuellement, si le bébé ne semble pas porteur de la maladie ;
    • cas 2 : arrêt du régime antidiabète si l’enfant paraît être atteint lui aussi du MODY.

Bon, je crois qu’il est temps de parler concrètement de ce fameux régime ! Comme je l’ai dit, celui-ci est très proche des recommandations valables pour un diabète gestationnel. Retenez les règles suivantes : 

  1. Bannir jus de fruits, sodas et, bien sûr, confiseries et pâtisseries.
  2. Consommer des pâtes complètes, du riz complet et des grains entiers type petit épeautre. En plus de contenir plus de nutriments, les céréales complètes font moins monter le taux de glucose sanguin que les céréales raffinées (pain blanc, pâtes classiques, riz blanc).
  3. Forcer sur les légumes, intégrer de la viande ou du poisson à chaque repas, sans oublier les matières grasses (fromage, huile d’olive, fruits à coque). Le but est là aussi de limiter les pics glycémiques tout en multipliant les sources de vitamines et de minéraux. 
  4. Ne jamais prendre d’encas composés uniquement de glucides. Exit la pomme de 11h ! Sauf si elle est accompagnée d’un yaourt ou d’une part de fromage (sans pain !).
  5. Remplacer régulièrement les pâtes et le riz par des légumineuses (lentilles, haricots rouges ou blancs, pois chiches, etc.). Ces dernières sont très intéressantes nutritionnellement et plus « glycémie friendly » que les féculents traditionnels.

Pour partir sur de bonnes bases, je vous propose de consulter la liste de courses spéciale femme enceinte et diabétique !

Essayez d’éviter au maximum les écarts, même si un de temps en temps ne devrait pas avoir de conséquences majeures.

Conseil n°3 : rester zen en cas d’hyperglycémies et/ou d’hypoglycémies occasionnelles

Un soir, j’ai lancé mon lecteur de glycémie à travers la chambre… Je jugeais la composition de mon dîner irréprochable et, pourtant, ma glycémie a crevé le plafond. Je vous le dis : ça ne sert à rien de s’en prendre à son lecteur (sauf à le péter, ce que je vous déconseille) ! Il faut accepter ces variations de glycémie incompréhensibles. Pourquoi ? Parce qu’il y a un tas de facteurs que personne ne peut maîtriser ! Entre les hormones de grossesse, la fatigue, le stress, l’heure à laquelle on mange, l’ordre des aliments consommés, leur poids, les dépenses énergétiques (je suis sûre qu’il y a encore d’autres éléments ayant une influence sur la courbe glycémique) : il est impossible de toujours dominer la situation ! La prise d’insuline vient compliquer la situation car en plus des hyperglycémies, les hypoglycémies entrent en scène. 

Ces moments-là donnaient lieu à une certaine souffrance, je me disais que je faisais du mal à mon bébé et culpabilisais énormément. L’endocrinologue me répétait que mes valeurs étaient bonnes et que des hyperglycémies ou hypoglycémies isolées ne prêtaient pas à conséquence. Mais j’avais bien du mal à l’écouter… Bon, c’est quand même elle qui avait raison bien sûr, même si sur le moment je ne voulais rien entendre ! Donc si vous aussi vous êtes stressée par des valeurs parfois déroutantes, essayez de relativiser. 

L’important, c’est que la majorité des glycémies restent dans les clous. « C’est la tendance qui compte » pour reprendre les termes de l’endocrino. Concrètement, il convient de rester en dessous (le plus souvent possible) ou très proche (ça passe aussi) des valeurs suivantes :

  • 0,95 g/L en préprandial (le matin au lever et avant les repas) ;
  • 1,20 g/L en postprandial (deux heures après le début des repas). 

Conseil n°4 : prendre du recul sur sa maladie tout au long des 9 mois

Au fil de votre lecture, vous avez dû vous rendre compte que le gros danger de vivre une grossesse avec un MODY 2, c’est de devenir esclave de ses glycémies et de faire de l’alimentation son seul centre d’intérêt pendant neuf mois. Voilà ce que j’ai vécu ! Mon dernier conseil donc : sortez de votre bulle ! Je n’ai pas vraiment su le faire et le regrette un peu aujourd’hui. 

Accordez des pauses à votre cerveau, des temps de respiration, des moments positifs. La recette est simple ! Passez du temps avec vos amis, divertissez-vous par tous les moyens : allez au cinéma, évadez-vous en lisant un bon livre, regardez les meilleurs épisodes de votre série « inavouable » (la mienne, c’est Camping Paradis !), dévorez une pile de revues people… Enfin vous voyez l’idée… 

Encore mieux : consacrer une partie de votre temps libre à une passion, une activité qui vous fait vibrer, qui vous coupe complètement du monde. Au travail, essayez de lever un peu le pied si vous vous sentez débordée. Expliquez la situation à votre chef et à vos collègues, sans leur faire sortir les mouchoirs non plus… Bref, replacez la maladie dans un contexte plus large, afin de parvenir à vous en détacher (au moins de temps en temps !). 

Voilà, j’espère que ces conseils vous aideront, du début à la fin de votre grossesse !


Sources :
Association Aide aux Jeunes Diabétiques
Médecine/sciences (INSERM)
Fédération Française des Diabétiques
CHU Lille

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