Qu’est-ce que le diabète gestationnel ? | Réponse claire et complète

Le diabète gestationnel est un diabète propre à la grossesse, qui peut survenir à n’importe quel trimestre. Caractérisé par une hyperglycémie, comme tous les types de diabète, il touche un nombre croissant de femmes enceintes. En 2004, le diabète de grossesse concernait 3,8 % des futures mamans ; en 2012, 8 % (dont plus du quart traité par insuline) et en 2016, 11 %. Comment définir plus précisément ce diabète particulier ? Quelles sont ses spécificités ? Bref, qu’est-ce que le diabète gestationnel exactement ? C’est ce que nous allons voir dans cet article. En plus, je vous dis tout sur le diagnostic et le dépistage ! 

Qu’est-ce que le diabète gestationnel ? 

Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance au glucose. Ce n’est pas une maladie. Il disparaît d’ailleurs dès la naissance du bébé. On parle également de diabète de grossesse car il est décelé uniquement chez les patientes enceintes.  

Comme pour un diabète classique, le diabète gestationnel se manifeste par une hyperglycémie, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang. Il y a hyperglycémie lorsque le taux de glucose sanguin dépasse au moins l’une des valeurs suivantes : 

  • 0,95 g/L à jeun, donc le matin au lever et avant chaque repas ;
  • 1,20 g/L deux heures après le début du repas.

Une question se pose : pourquoi une femme qui n’a jamais eu de problème de glycémie au cours de sa vie se retrouve subitement à devoir gérer un diabète ? En d’autres termes : pourquoi, lorsque l’on attend un enfant, l’organisme n’arrive parfois plus à réguler la quantité de sucre dans le sang ? 

Alors, je vais essayer d’être claire dans mes explications ! On y va par étape :

  1. Le pancréas sécrète une hormone appelée insuline. 
  2. C’est grâce à cette hormone que le taux de glucose dans le sang (ce qu’on appelle la glycémie) diminue. Comme une clé, l’insuline ouvre les cellules de notre organisme afin qu’elles reçoivent et stockent le glucose en excès. 
  3. Chez une femme enceinte, le pancréas a beaucoup de boulot ! Cet organe « fonctionne pour deux » (la maman et son enfant) avait l’habitude de dire mon gynéco, donc il peut potentiellement se fatiguer plus vite qu’en dehors de la grossesse.
  4. Les hormones produites par le placenta rendent la tâche du pancréas encore plus difficile. Pourquoi ? Parce que ces hormones augmentent la résistance de notre corps à l’action de l’insuline. En d’autres termes, les cellules répondent moins bien à l’insuline et ont donc plus de mal à stocker le sucre. On parle d’insulino-résistance. Pour maintenir une glycémie correcte, le pancréas doit donc sécréter plus d’insuline qu’en temps normal. 
  5. Conséquence : trop sollicité, le pancréas n’arrive plus à assurer sa mission correctement. Il ne libère plus assez d’insuline. Résultat : une quantité trop importante de glucose reste dans le sang. C’est l’hyperglycémie. 

Quand se déclenche le diabète de grossesse ?

Le plus souvent, le diabète gestationnel apparaît à la fin du deuxième trimestre de grossesse. La raison ? À partir de ce moment-là, l’insulino-résistance augmente.

Comme expliqué précédemment, cela signifie que les cellules ont de plus en plus de mal à stocker le sucre… qui dès lors reste dans le sang et provoque une hyperglycémie. De plus, le pancréas a déjà bien travaillé depuis cinq ou six mois donc il commence à être un peu paresseux et produit de l’insuline plus difficilement. 

Si le diabète gestationnel survient en général en fin de grossesse, ce n’est pas une règle absolue. Le diabète de grossesse peut être diagnostiqué à n’importe quel moment après la conception du bébé.  

Dans tous les cas, il existe deux solutions pour ramener les glycémies à des niveaux corrects :

  • suivre un régime alimentaire spécifique, encadré par un diabétologue (ou un endocrinologue) et un diététicien (ou un nutritionniste). Un sacré défi quand cela arrive dès les premières semaines de grossesse, quand on doit en plus faire face aux nausées ! Mais un défi tout à fait possible à relever, je vous rassure ;
  • instaurer un traitement par insuline (si les mesures diététiques ne suffisent pas). L’idée : injecter de l’insuline en cours de journée pour venir aider le pancréas, qui n’en produit plus assez. 

Hyperglycémie ne signifie pas toujours diabète gestationnel

Lorsqu’une femme enceinte présente une hyperglycémie, il y a plusieurs cas possibles.

  1. L’excès de glucose sanguin est uniquement lié à la grossesse : l’hyperglycémie se manifeste donc uniquement pendant cette période et disparaît après l’accouchement (cas le plus courant). Il s’agit alors bien d’un diabète gestationnel, dont nous avons vu les caractéristiques précédemment. Le diabète gestationnel n’est pas considéré comme une maladie mais bien uniquement comme une anomalie transitoire, qui a pour cause la grossesse elle-même. 
  2. La glycémie trop élevée témoigne au contraire de la présence d’un diabète déjà installé avant la grossesse mais qui n’avait pas été diagnostiqué. La mère a cette fois bien une maladie, qui perdurera après la naissance de son fils ou de sa fille. Le plus souvent, c’est un diabète de type 2, qu’il faudra continuer à traiter une fois l’accouchement passé. Dans de très rares, il s’agit d’un autre type de diabète, comme le MODY. C’est le moment de vous résumer mon histoire 🙂 

À cinq semaines de grossesse, ma glycémie à jeun atteignait 1,11 g/L. Les deux premiers endocrinologues que j’ai consultés ont tout de suite déclaré que j’étais atteinte d’un diabète gestationnel. 15 jours plus tard, me voilà à l’hôpital pour être mise sous insuline. Et là, une nouvelle équipe entre en scène et finit par me dire : « Votre profil indique plutôt un diabète MODY 2, pas un diabète gestationnel ». Le MODY 2 est un diabète génétique rare, présent tout au long de la vie. J’ai donc réalisé un test génétique et, effectivement, je souffre bien d’un MODY 2.

Bref, revenons à nos moutons…

Le dépistage du diabète gestationnel chez la femme enceinte

Qui est concerné par le dépistage ?

Les médecins décident d’un dépistage chez les femmes enceintes présentant un ou plusieurs facteurs de risque :

  • âge de 35 ans et plus au moment de la conception ;
  • IMC (indice de masse corporelle) supérieur à 25 kg/m2 ;
  • membre de la famille proche souffrant d’un diabète de type 2 (mère, père, frère ou sœur) ;
  • grossesse antérieure avec un diabète gestationnel ;
  • un précédent accouchement avec un nouveau-né pesant plus de 4 kg (bébé macrosome). 

Comment le diabète de grossesse est-il dépisté ? 

Le dépistage s’effectue en deux temps.

Première étape : un bilan sanguin en début de grossesse

Lorsque la grossesse est confirmée, le gynécologue ou le généraliste prescrit un bilan sanguin complet. La glycémie à jeun révèlera s’il y a diabète ou pas à ce stade. 

Deuxième étape : le test HGPO

HGPO signifie hyperglycémie provoquée par voie orale. Ce dépistage a lieu entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée. Lors du test, une prise de sang est tout d’abord effectuée pour obtenir la glycémie à jeun. Puis la future maman doit boire un liquide contenant une très forte concentration en sucre (75 g de glucose). Ensuite, le personnel soignant réalise deux mesures de glycémie : la première intervient une heure après ingestion du glucose, la seconde deux heures après. 

Il faut que les trois résultats obtenus soient inférieurs aux valeurs suivantes :  

  • glycémie à jeun : 0,92 g/L ;
  • glycémie une heure après la charge orale en glucose : 1,80 g/L ;
  • glycémie deux heures après la charge orale en glucose : 1,53 g/L. 

Si l’une ou plusieurs valeurs dépassent les seuils fixés, le médecin diagnostique un diabète gestationnel. 

Nous venons de voir le protocole lorsque la patiente présente un ou plusieurs facteurs de risque. Lorsqu’une femme enceinte n’en a pas, plusieurs pistes peuvent conduire les professionnels de santé à s’orienter vers un diabète de grossesse, en particulier des résultats anormaux à des examens de routine. Parmi ces derniers : un relevé de la glycémie à jeun après une prise de sang, une analyse d’urine lors du rendez-vous gynécologique mensuel. 

Autre signal pris très au sérieux : un hydramnios, c’est-à-dire une quantité de liquide amniotique trop élevée. Enfin, un poids excessif du fœtus (biométries supérieures au 90e percentile) décelé au cours d’une échographie aiguillent également les médecins vers un diabète gestationnel. 

Sources consultées pour cet article :
https://www.ameli.fr/hauts-de-seine/assure/sante/themes/diabete-gestationnel/depistage-diabete-gestationnel
https://www.ameli.fr/hauts-de-seine/assure/sante/themes/diabete-gestationnel/definition-facteurs-risque-consequences
https://s-editions.fr/CODEX/ITEM%20252%20-%20DIABETE%20ET%20GROSSESSE_V3.pdf
https://www.federationdesdiabetiques.org/information/diabete-gestationnel

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