Préparer des repas adaptés au diabète gestationnel n’est pas toujours simple. Vous le savez, il convient de contrôler l’apport en glucides, c’est-à-dire en féculents et en fruits. Un régime antidiabète doit également laisser toute sa place à la diversité alimentaire.
Ainsi, un déjeuner et un dîner équilibrés incluent (en plus des féculents et des fruits) de la viande, du poisson ou des œufs, beaucoup de légumes, des matières grasses et un produit laitier. Ce dernier peut toutefois être consommé de manière décalé, en encas, si vous fractionnez les prises alimentaires.
Quand on est enceinte avec un diabète de grossesse, mitonner de bons petits plats reste possible. Mais avant de passer derrière les fourneaux, lisez attentivement cet article !
Erreur n°1 à éviter jusqu’à l’accouchement quand on un diabète de grossesse : ne pas prendre de petit déjeuner
Vous vous levez trop tard pour le petit déjeuner ? Vous ne pouvez rien avaler le matin ? Ou alors vous vous dites simplement : un repas en moins, ce sont des glucides en moins, donc ma glycémie sera meilleure !
Oui, mais que se passera-t-il ensuite ?
Vous risquez de craquer à 11h et de vous jeter sur des biscuits ou une barre de céréales. Autre conséquence possible : la faim vous tenaillera les tripes à l’heure du déjeuner et vous mangerez trop ! Dans les deux cas, vos mesures de glycémie risquent d’atteindre des sommets…
Sauter le petit déjeuner revient à mettre son organisme en état de jeûne pendant trop longtemps. Il n’y a plus assez de sucre dans votre sang, vous risquez donc l’hypoglycémie.
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Erreur n°2 de la femme enceinte et diabétique au moment de manger : prendre une entrée contenant des glucides
Le petit taboulé ou le bol de soupe de légumes (pleine de pommes de terre !) servis avant d’attaquer le plat de résistance : voilà deux mauvaises entames de repas lorsque l’on est enceinte avec un diabète gestationnel. Consommer des glucides d’entrée provoque un pic de la glycémie car il n’y a pas d’autres macronutriments (protéines, lipides) qui viennent ralentir leur absorption.
De plus, votre plat principal contiendra vraisemblablement, lui aussi, des glucides, comme des pommes de terre, des pâtes ou du riz. Si on fait le bilan, vos apports en féculents seront trop importants.
Erreur n°3 : grignoter du pain entre les prises alimentaires
Qui n’a pas eu ce réflexe, dès l’entame du repas, de se couper un morceau de pain, voire d’arracher le quignon, et de le grignoter tranquillement tout au long du repas ? Quand on souffre d’un diabète de grossesse malheureusement, ce n’est vraiment pas top. Laissez cette pratique de côté jusqu’à l’accouchement !
Pain = glucides = hausse de la glycémie ! Si vous souhaitez consommer du pain, n’intégrez aucun autre féculent à votre repas (pommes de terre, pâtes, riz, lentilles, etc.). Vous pouvez opter pour cette solution de temps en temps.
Erreur n°4 : se resservir, lors du petit déjeuner, du repas de midi et/ou du soir
Ici, c’est juste une question de mathématiques, niveau CP : si on double sa portion de pâtes, on double la quantité de glucides consommés. Résultat : la glycémie s’envole. Tout le contraire de ce que vous souhaitez. Se resservir de chou-fleur, oui, mais pas de féculents ni de fruits 😉
Je n’oublie pas que vous attendez un enfant, donc que vous avez très faim ! N’hésitez pas à prendre une petite poignée d’amandes, de noisettes ou de noix en guise de dessert. Vous verrez, ça cale bien et ces aliments sont des concentrés de nutriments !
Erreur n°5 à ne pas commettre en cas de diabète gestationnel : mettre toujours les mêmes aliments au menu
Vous avez trouvé la formule gagnante, celle qui associe mets savoureux et glycémie parfaite ? Bravo ! C’est le graal de toute femme enceinte cherchant à adapter ses menus à son diabète de grossesse.
Notez vos recettes dans votre carnet alimentaire et remettez ce repas au menu de temps en temps. Mais pas trop souvent non plus… D’autres associations d’aliments fonctionneront aussi très bien !
Varier les légumes, les fruits, les protéines animales (viande, poisson, œufs) et les matières grasses (huiles, beurre) est une excellente idée quand on est enceinte. En effet, plus votre alimentation sera diversifiée, plus l’éventail des vitamines et minéraux que vous offrirez à votre organisme (et celui de votre futur enfant) sera large.
Je suis sûre qu’au fil de vos expériences culinaires, vous découvrirez plein de combinaisons gagnantes pour votre déjeuner et votre dîner. Si vous êtes en panne d’inspiration, découvrez mes 8 idées de menus spécial diabète gestationnel !
Erreur n°6 : transformer ses salades composées en plats uniques au déjeuner ou au dîner
Sur le papier, les salades composées (salade niçoise, salade de pâtes au poulet et aux légumes…) semblent cocher toutes les cases des plats sains et équilibrés. Sans être trop gras, ce type de préparation renferme tous les macronutriments : protéines, glucides, lipides et fibres. La variété des ingrédients, en particulier les légumes, que l’on peut y incorporer est intéressante.
Toutefois, en faire un plat unique, autrement dit ne manger que cela au cours du repas, est une mauvaise idée lorsque l’on doit gérer un diabète gestationnel ! Au début, c’est ce que je faisais, et j’ai vu le résultat sur mes glycémies : catastrophique !
Le problème de ces salades, c’est qu’on a tendance à forcer sur les glucides : dans la salade de riz, on met aussi souvent du maïs, et dans la salade de pâtes… il y a surtout des pâtes ! De plus, la glycémie augmente toujours moins si on commence son repas par des aliments ne contenant pas de glucides, comme une petite assiette poireaux – vinaigrette. C’est ce que nous avons vu avec l’erreur n°2.
Donc, si vous tenez à votre salade composée, faites-la précéder d’une entrée 100 % légumes ou légumes + protéines (asperges vapeur et œuf mimosa par exemple).
Erreur n°7. Opter pour une alimentation dissociée : dernière erreur à ne pas commettre lorsque l’on prépare des repas adaptés au diabète gestationnel
Dans le cadre de régime spécial diabète gestationnel, un plat de résistance équilibré comporte grosso modo un quart de glucides (féculents), un quart de protéines (viande, poisson, œufs), les légumes composant la moitié restante.
L’alimentation dissociée (appelée aussi régime dissocié) consiste à retirer de l’assiette un groupe d’aliments. On combine ainsi féculents et légumes, ou légumes et protéines. Par contre, l’association féculents et protéines est interdite, par exemple poulet rôti + pommes de terre sautées ou poisson + riz.
Se nourrir uniquement de cette manière pendant plusieurs mois lorsque l’on a un diabète de grossesse (ou pas d’ailleurs) est une mauvaise idée. Pourquoi ? Eh bien pour trois raisons :
- En ne mangeant pas de protéines animales assez souvent (assiette féculents + légumes), vous vous exposez à des carences. Enceinte, vous avez par exemple besoin de plus de fer qu’en temps normal, et la viande (bœuf, canard) en est un important pourvoyeur. Idem pour l’iode, un oligo-élément présent dans le poisson.
- En ne mangeant pas de féculents à chaque repas (assiette protéines + légumes), vous manquerez d’apports en glucides, or ces derniers sont indispensables pour fournir le « carburant » nécessaire à la bonne croissance foetale et pour que vous-même teniez le coup physiquement !
- En privilégiant un déjeuner ou un dîner sur le modèle féculents + légumes, fatalement, vous serez tentée de faire 50/50. Vous mangerez donc deux fois trop de féculents. Vous allez en effet compenser l’absence de viande ou de poisson par plus de pâtes, de riz, de quinoa ou de pommes de terre. Si vous avez un mental d’acier et restez sur une proportion de féculents comme dans un repas équilibré (un quart de l’assiette), cela signifie que les légumes constitueront les trois quarts de votre assiette. Résultat : vous aurez faim dans la demi-heure et au bout de deux jours, rien que la vue d’un brocolis vous coupera l’appétit !
Ne cherchez donc pas à suivre de régime plus ou moins farfelu. Restez sur une alimentation traditionnelle, avec un apport modéré en glucides, qui a fait ses preuves pour équilibrer un diabète gestationnel.
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📌 Exemples de repas adaptés au diabète gestationnel
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Conclusion : vivement la fin de la grossesse !!
Il y a des contraintes, c’est certain, mais au bout d’un moment on arrive à acquérir de nouveaux automatismes. Et en effet, après l’accouchement, on respire à nouveau !