Pour beaucoup, les types de diabète se résument à deux d’entre eux : le diabète de type 1 et celui de type 2. Il est vrai que ce sont, de loin, les plus fréquents. Leur point commun ? Ils se caractérisent par une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l (7 mMol/l) ou une glycémie en cours de journée dépassant 2 g/l (11 mMol/l) retrouvée lors de deux dosages successifs.
Les formes de la pathologie sont en réalité nombreuses et la famille, bien plus étendue qu’il n’y paraît ! Diabète gestationnel, diabète de type 3, MODY et diabètes secondaires viennent ainsi compléter la longue liste des variants de cette maladie chronique.
Entrons tout de suite dans le vif du sujet en explorant l’ensemble des catégories de diabète !
Le diabète de type 1 : quand le pancréas arrête de sécréter l’insuline
On parle également de diabète insulino-dépendant (DID). En effet, ce type de diabète a pour origine l’absence de sécrétion d’insuline par les cellules du pancréas. Or, c’est cette hormone qui vient réguler le taux de sucre dans le sang. Celle-ci doit donc être administrée par voie externe pour couvrir les besoins de l’organisme : c’est l’insulinothérapie. Le patient s’injecte lui-même de l’insuline afin d’atteindre une glycémie normale.
Le diabète de type 1 est considéré comme une maladie auto-immune car c’est le corps lui-même qui détruit l’insuline, pourtant indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Sa production ne s’arrête pas brutalement mais se déroule sur plusieurs années. Ce type de diabète est diagnostiqué seulement lorsque les conséquences d’une baisse drastique du niveau d’insuline apparaissent :
- une hyperglycémie très nette, largement au-dessus du seuil de 1,26 g/l à jeun ;
- une acidocétose, c’est-à-dire une élévation de l’acidité du sang à la suite de l’accumulation de substances toxiques pour le corps. Cette complication peut être grave, elle est même considérée comme une urgence médicale.
Le diabète de type 1 se manifeste donc à des âges divers mais toujours dans la première partie de la vie : dès l’enfance, à l’adolescence ou chez le jeune adulte. La sensation de soif, l’envie fréquente d’uriner et la perte de poids, parfois brutale, constituent les symptômes d’une présence possible d’un diabète de type 1.
En France, environ 10 % des diabétiques sont touchés par le diabète de type 1, soit quelque 500 000 personnes. L’hérédité est en cause dans une minorité de cas (ainsi, le risque qu’une mère diabétique de type 1 transmette la maladie à son enfant est de 2 % seulement. Un risque qui s’établit à 5 % lorsque c’est le père qui est atteint). Au final, on constate que seul 1 patient sur 10 présente un antécédent familial de diabète insulino-dépendant.
Le diabète de type 2 : quand une mauvaise hygiène de vie dérègle la production d’insuline
C’est de loin le type de diabète le plus présent dans la population, puisqu’il touche environ 90 % de l’ensemble des diabétiques et le nombre de cas est en constante augmentation, touchant des sujets de plus en plus jeunes. Selon les chiffres de l’OMS, le nombre de diabétiques de type 2 est passé de 108 à 422 millions entre 1980 et 2014 dans le monde.
Comment devient-on diabétique de type 2 ?
Son origine se situe dans les habitudes de vie des patients, en particulier dans un régime alimentaire déséquilibré, trop riche en sucres et en graisses saturées, combiné à un manque d’activité physique. Confronté à des volumes importants de glucides, le pancréas va produire beaucoup d’insuline. Pendant des années, l’organe va subir cette hyperstimulation alors qu’en parallèle, les cellules de l’organisme qui stockent le sucre vont devenir de plus en plus résistantes à l’insuline (insulinorésistance).
La glycémie va peu à peu se transformer en hyperglycémie modérée. Dans un deuxième temps, le pancréas finit par s’épuiser. Il ne parvient plus à suivre le rythme et ne produit plus assez d’insuline pour contenir l’afflux de sucre sanguin (insulinodéficience). L’hyperglycémie va donc s’aggraver, jusqu’au moment où la “bascule” s’opère vers le diabète proprement dit. La maladie se développe ainsi en plusieurs phases et évolue “en sourdine” sur une durée de 10 ou 20 ans avant de se révéler au grand jour.
Si le diabète n’est pas rapidement équilibré (par un régime strict, un traitement médical, l’injection d’insuline ou parfois un mix de tout cela), il entraîne rapidement de sérieuses complications au niveau des nerfs et des artères.
Comment découvre-t-on la présence de la maladie ?
Aucun symptôme ne vient signaler l’arrivée de cette pathologie. Le diagnostic est souvent établi à la suite d’un contrôle sanguin de routine mesurant la glycémie ou d’une analyse qui révèle la présence de glucose dans les urines (glycosurie). Mais parfois, c’est justement une complication qui sonne l’alarme, comme une insuffisance rénale, un glaucome voire un infarctus.
Qui sont les personnes à risque de développer un diabète non insulino-dépendant ?
Certains profils sont plus à risque que d’autres. Par exemple, un adulte dont le père ou la mère est diabétique de type 2 verra la probabilité d’être lui aussi touché par la maladie augmenter de 30 % (et de 50 % si ses deux parents en souffrent). Contrairement au diabète de type 1, la prédisposition héréditaire est donc importante ici.
Les autres facteurs favorisant l’apparition d’un diabète non insulino-dépendant sont :
- la sédentarité (elle double le risque !) ;
- l’obésité, définie par un IMC supérieur à 28 ;
- un volume de graisse abdominale important. Il faut mesurer le périmètre du ventre en passant par le nombril pour obtenir une valeur pertinente. Si cette dernière dépasse 90 cm pour une femme et 100 cm pour un homme, alors le risque de développer un diabète de type 2 est accru.
Un diabète spécifique à la grossesse
Il existe un diabète spécifique à la femme enceinte : le diabète gestationnel. Celui-ci apparaît généralement aux alentours de la 26e semaine de grossesse, parfois plus tôt, et disparaît après l’accouchement. Sont principalement touchées les mamans en surpoids et celles dont l’un des parents est diabétique de type 2. Le risque tend également à augmenter avec l’âge, surtout après 35 ans.
Comment traiter un diabète de grossesse ?
Il convient alors de mettre en place des mesures d’hygiène alimentaire spécifiques. L’objectif : conserver un apport en glucides suffisant pour la bonne évolution du fœtus tout en maintenant la glycémie sous des seuils écartant tout risque pour le bébé et sa maman. Cette dernière contrôle ainsi plusieurs fois par jour son taux de glucose dans le sang grâce à un lecteur de glycémie. Il ne doit pas dépasser :
- 0,90 g/l au lever à jeun et avant chacun des repas (on parle de glycémie préprandiale) ;
- 1,20 g/l 2 heures après le début de chaque repas (glycémie postprandiale).
Lorsque le changement des habitudes alimentaires ne suffit pas à réguler la glycémie, un traitement par insulinothérapie est institué. Autrement dit, la femme enceinte doit s’injecter de l’insuline pour faire baisser son taux de sucre sanguin. Ce ne sera plus nécessaire après l’accouchement puisque la mère retrouvera alors une glycémie normale.
Quels sont les risques associés à un diabète gestationnel ?
Le dépistage ainsi qu’un suivi rigoureux (consultation bimensuelle avec un diabétologue) sont bien évidemment essentiels pour assurer le bon déroulement de la grossesse. Un diabète gestationnel non contrôlé conduit en effet le bébé à absorber et stocker une quantité trop importante de sucre. Il va donc grossir jusqu’à dépasser 4 kg à la naissance (on parle de macrosomie fœtale). Un traumatisme peut alors se produire au moment de l’accouchement (fracture de la clavicule ou dystocie des épaules, c’est-à-dire une difficulté d’extraction du bébé après la sortie de la tête). Pour la maman, le risque principal est la pré-éclampsie, une maladie de grossesse potentiellement grave qui associe hypertension artérielle et apparition de protéines dans les urines.
À savoir également : un diabète gestationnel prédispose à la survenue ultérieure d’un diabète de type 2 chez la maman.
Vous êtes concernée par le diabète de grossesse ou souhaitez en savoir plus ? Consultez mes articles dédiés !
Les autres types de diabète : une minorité de cas
Les diabètes d’origine génétique
On distingue deux types principaux de diabètes génétiques : le MODY et le diabète mitochondrial.
Le MODY constitue une famille de diabètes vraiment à part. Il survient à la suite de la mutation d’un gène et se transmet (dans la plupart des cas) génération après génération. On compte à ce jour 6 formes principales de MODY, correspondant chacune à un gène muté différent. Le diabète qui en résulte prend donc des formes très diverses, en fonction de la manière dont va s’exprimer le gène muté. Certaines formes nécessitent un traitement, d’autres non. Le MODY 2 (le mien !) est par exemple relativement bénin car l’hyperglycémie ne s’aggrave pas dans le temps et reste modérée. Des mesures hygiéno-diététiques sont en général suffisantes pour rester en parfaite santé. En revanche, d’autres types de MODY peuvent engendrer de sérieuses complications, à l’image du diabète de type 2.
Le diabète mitochondrial provient quant à lui d’une mutation de l’ADN mitochondrial et se transmet uniquement par la mère. Il peut être insulino-dépendant ou pas. Les traitements sont donc différents d’un individu à l’autre. Ce diabète est associé à des atteintes au niveau des tissus, en particulier musculaires.
Les diabètes secondaires à une pathologie ou à un traitement médical
Certaines maladies peuvent conduire à l’apparition d’un diabète. C’est le cas notamment des endocrinopathies (pathologies affectant les glandes hormonales, comme la thyroïde). Les affections touchant le pancréas sont également concernées (cancer, pancréatite chronique). L’hémochromatose est également une cause de diabète. Cette maladie génétique se caractérise par une absorption excessive de fer et son accumulation, à des niveaux toxiques, à différents endroits du corps, comme la peau, le foie ou le cœur.
Il peut enfin arriver que la prise de médicaments engendre la survenue d’un diabète, par exemple en cas de traitements à base de corticoïdes.
Le diabète de type 3
Nous arrivons presque au bout de notre liste des différents types de diabète ! Voyons pour terminer le diabète de type 3. On parle également de diabète de type 1B. Il touche spécifiquement les personnes d’origine africaine, en particulier les hommes. Il se manifeste au départ comme le diabète de type 1 : la production d’insuline baisse drastiquement. Un traitement par insuline est donc institué. L’évolution de la maladie est ensuite différente car le malade connaît une alternance de périodes de rémission et de rechutes.
Voilà, vous savez désormais tout sur les différentes catégories de diabète !
Sources qui m’ont aidée à écrire cet article :
https://www.vidal.fr/maladies/metabolisme-diabete/acidocetose-diabetique.html#:~:text=L’acidoc%C3%A9tose%20diab%C3%A9tique%20est%20une,’organisme%2C%20les%20corps%20c%C3%A9toniques
https://www.ameli.fr/hauts-de-seine/assure/sante/themes/diabete-comprendre/definition
https://www.federationdesdiabetiques.org/diabete/diabete-femme/diabete-gestationnel
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/pre-eclampsie